vendredi 10 décembre 2010

Un gros mot dans un verre d’eau!



Cette semaine a eu lieu le jour « J », pour jour de rencontre ultra spécial. Le comité dont je fais partie pour la construction d’un aqueduc sur le rang où j’habite rencontrait tous les résidents pour présenter le projet. Chaque membre du comité avait un rôle à jouer. Le mien consistait à animer la rencontre. Tout s’est bien déroulé. Tout, sauf le dernier mot. Celui de la fin. Celui qui nous reste dans la tête jusqu’à ce qu’on entre chez soi. Jusqu’à ce qu’on s’endorme. Jusqu’à ce qu’on arrive au travail le lendemain et les jours suivants. Ce mot qui nous suit de semaine en semaine. De mois en mois. De siècle en siècle, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Ce mot de trois lettres pourtant si court et à la fois si gros. Ce mot m’est sorti de la bouche comme un vomi mottonneux.

En fait, j’ai juste dit…, en guise de conclusion «ramassée en tapon improvisé de 30 secondes», a un auditoire qui, en fin de soirée, ressemblait davantage à une gang de poissons-chats avec les yeux ronds comme des billes, pis la bouche en trou de suce : «Comment trouvez-vous le projet? Est-ce que ça vaut la peine de continuer ou vous trouvez que c’est un projet qui ne vaut pas le cul?????»

L’audience est restée stupéfaite, tout comme moi qui aurais bien voulu retenir, par la peau des fesses, le cul sorti de ma bouche, mais trop tard le gros mot avait été propulsé comme un volontaire au pied de la phrase.

En fait entre la demande de mon collègue de gauche d’accélérer la fermeture parce que plusieurs personnes se préparaient à quitter la salle et ce qui se passait dans ma tête il y a eu court circuit. Bref dans mon crâne ça disait : «Non, mais… qu’est-ce que vous avez à tout foutre le camp alors qui reste encore 15 minutes sur l’heure convenues. Denis va vous faire un beau témoignage pis va vous demander si l’on va de l’avant ou pas avec ce projet…. Oups… il ne l’a pas dit, non mais Ti-Jésus… il faut que je ramasse ça sans faire de boulette!

Trois de nos voisins de rang étaient dans le cadre de porte comme trois témoins de «Géo-va» en manque d’air pur (comme dans on va tu rester ou s’en aller). Non mais merde, auditoire dit moi pas qu’on s’est farci le troufignon avec de l’eau de puits durant trois mois pour se faire laver de la sorte par des voisins qui ne veulent pas passer le test. Et par là je parle des gens réticents à l’idée de faire analyser l’eau de leur puits.

Ma fontaine à une borne et c’est ce soir que ça passe ou ça casse. On n’est pas des trous du cul… nous le comité provisoire»! (Et c’est là que le mot cul est sorti à voix haute.)

Désolée si j’ai pu offenser de chastes oreilles. Je dois avouer que pour les gens présents ça du faire une légère dissonance d’entendre la dame, qui s’exprimait bien jusqu’alors, utiliser le mot cul en guise de conclusion. Surtout à un point si «cul-minant» de la rencontre.

Mon collègue de gauche croit que c’est le mélange de sucre à la crème qu’avait apporté une des membres du comité et les vapeurs de kérosène de ma chaufferette qui m’ont fait « tilter ». Bon, contrairement à ce que dit mon collègue de gauche, je ne veux pas faire porter le fardeau de ma boulette à l’excellent sucre à la crème. Mais je dois avouer y avoir été allègrement dans l’empiffrage des petits carrés de bonheur.

Pour la prochaine rencontre publique, mon voisin de gauche suggère de remplacer le sucre à la crème par des chips. Il prétend que le sucre, le kérosène et moi ne faisons pas bon ménage. Il a peut-être raison. Quoi que… cela va peut-être m’amener à avoir des propos encore plus salés.

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vendredi 3 décembre 2010

Sot, seau, saut, solidarité!


Se sentir parfois sot devant une situation qui nous dépasse. Déverser son seau dans l’oreille attentive d’une amie. Sauter de joie devant un petit geste. Un sourire. Une bonne blague. Transformer en humour les situations contraignantes du quotidien. Accueillir tous les gestes en guise de solidarité.

Depuis quelques mois, je fais partie d’un comité qui rassemble des gens sur le rang où j’habite. Des gens dont, pour la plus part, je ne connaissais même pas le nom. Au fil des rencontres, des liens se sont noués. Une trame de solidarité et de partage s’est installée entre nous. J’aime ces gens, que j’apprends à connaitre. Ces rencontres deviennent pour moi des rendez-vous précieux. Un lieu où l’on rigole. Une cuisine où chacun apporte sa nourriture. Bagage intellectuel dont chacun s’alimente.
Un tour de table riche d’une expérience dont le but commun est l’eau vive. Cette eau qui nous l’espérons, alimentera nos chaumières, si… Seulement si, tous nos voisins sont en accord avec le projet. Efforts soutenus, partage de connaissance, ces rencontres sont fortement animées.

Auprès de mes voisins, je passe sûrement pour une originale avec ma bâche enveloppante que les forts vents d’automne ont lacérée. Mais les liens tissés entre les êtres arrivent souvent à panser les blessures. Même celles des bâches. Lors d’une de nos rencontres, deux membres du comité m’ont remis un petit sac de plastique contenant quelques biscuits que j’adore. En blague, ils m’ont suggéré d’utiliser le sac pour réparer ma toile. Je les ai pris au mot. C’est bien en évidence que j’ai collé sur la devanture de la bâche ce geste d’humour en guise de solidarité. À chaque fois que mon regard croise la «patch» de plastique, mon cœur rigole et la tâche me semble moins lourde;-)

“SO, SO, SO, SOLIDE-À-RI-T”

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mercredi 24 novembre 2010

Une âme à la mère


Aujourd’hui, je me suis réveillée avec une tristesse profonde. Cette peine qui donne envie de pleurer à une amie toute sa détresse. J’ai téléphoné. Lancé quelques S.O.S. au fil du temps, « temps-du » comme une corde raide où il est parfois difficile de garder l’équilibre.

Silence. Seule! Seul l’écho de ma voix sur une ligne morte.Je me sens lourde. Pesante. Je sombre derrière une ombre grise. Le funambule noctambule a mal. Et ce maudit vent qui redouble d’ardeur comme s’il voulait m’emporter. Je résiste. Je me cramponne. Il pousse. Le soleil pointe. Ses rayons faibles d’automne n’arrivent pas à percer la bâche pour se poser sur le rebord de ma fenêtre. J’ai froid. Je dérive. Les bouts de bois lacèrent la toile de plastique comme une chair délicate de vieille femme. Fragile. Tendre.

Comme j’aimerais avoir cinq ans.

Ma mère me prend dans ses bras. Me berce. Me murmure que tout ira bien. Que la souffrance achève. Que les projets prennent parfois des tournures inattendues. Que l’expérience nous rend plus forts. Nous fait grandir. Et si moi, je voulais rester petite!

Le froid me transperce comme une lame de métal. Je veux que tout s’arrête. Et ce maudit vent!

Les claquements de la bâche résonnent dans mes oreilles comme des applaudissements. Ils sont tous venus acclamer les derniers instants de la tragédie comique.

Puis, dans un grand souffle, je m’ouvre! Je laisse jaillir cette douleur qui m’assaille. Telle une pianiste devant son instrument, je laisse glisser mes deux doigts tapageurs sur les touches du clavier. Je libère cette souffrance. Je prends soin. Je deviens ma propre mère. Je me berce. J’éponge mon naufrage. Je reprends mon air. Le vent se calme.

J’ai besoin… Besoin d’écrire. Besoin de baver l’encre comme on brave la tempête. Besoin de combler ce vide qui en fait, n’est qu’un trop-plein.

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mercredi 17 novembre 2010

Qu’est-ce que le spasme de vivre?


Ma maison est un jardin de givre, asile d’une poésie folle, «Nil again». Le néant. Plus rien. Le vide me remplit. Au creux de ma main, mes cinq doigts se referment sur la «pomme» du péché «original». Ai-je vraiment péché de vouloir faire les choses différemment?

La bâche recouvre maintenant l’ensemble de la propriété rendant ainsi la bicentenaire bedonnante sur les trois faces, dans «la tente» d’une renaissance.

Ce matin, un vent de folie souffle et m’essouffle. Je m’agite dans tous les sens comme les toiles bandées sur la structure de bois. Des tremblements me secouent de la tête aux pieds. Je ne contrôle plus rien. Je reste tout de même fidèle au cinquième «Élément». L’amour de vivre m’enivre. Le besoin de me dépasser m’habite, tout comme nous habitons cette vieille demeure. Mon cœur se serre à la moindre bourrasque. Les châssis aux vieux carreaux de vitre claquent avec frénésie, sous la force du vent fou.

La saison froide approche. Nos outils disparaissent de moins en moins. Les nains de jardin «nose» même plus mettre leur gros pif à l’extérieur de peur d’attraper «artériose-nez-rose».

J’ai froid. Il pleut. Ma vie est humide. Je reste tout de même là à guetter la fin. Je regarde en haut, les yeux fixés vers le ciel. J’implore. Je demande une pause. L’accalmie. Une petite trêve, de quelques heures, de quelques minutes, de quelques secondes. J’attends que le vent suffoque, que la tempête se calme, le temps d’un battement d’ailles. Je zieute les gros nuages gris cracher leur colère baveuse sur le plastique de la bâche. Je surveille du coin de l’œil, l’envol d’une âme perdue, pendue à sa destinée. Tourbillonnant en spirale, je la vois s’élever plus haut que les nuages amenant avec elle un morceau de la bâche.

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lundi 8 novembre 2010

La petite fée du logis


Il pleut des cordes. Mais ce n’est pas une raison pour se pendre avec. Et ce, même si de ce temps-ci je suis littéralement pendue à mon portable pour prendre des nouvelles du temps qu’il fera demain. Cet ordinateur cupide se flatte constamment le gros égo en prétendant faire la pluie et le beau temps. Toujours la grosse tête ce vieux Sony!

Ce matin, malgré l’averse torrentielle qui tombait à l’extérieur, j’ai fait une petite marche en forêt, question de changer d’air (normal avec les vapeurs de kérosène qui me montent à la tête). À mi-chemin de mon tracé quotidien, je me suis mise à voir un tas de petits points blancs voltiger tout autour de ma tête. On aurait dit de minuscules petites mouches valsant au gré des gouttelettes de pluie qui baignaient la forêt. Puis soudain, elles arrêtèrent leur danse pour se déposer sur une feuille de chêne qui pendouillait timidement. Et comme j’approchais pour regarder de plus près elles se sont dispersées pour faire place à une autre bestiole un peu plus imposante aux coloris bleus électriques. Elle battait des ailes à une vitesse incroyable, tellement vite que j’arrivais à peine à distinguer sa forme. On aurait dit une microscopique poupée translucide. La nature ne finira jamais de me surprendre!
Fascinée, j’ai tendu la main vers l’insecte pour qu’elle puisse y monter. Et à ma grande surprise, elle est venue se jucher sur le bout de mon nez. Le regard entrecroisé, j’ai pu admirer une magnifique petite fée aux longues ailes qui avait piqué ses souliers en peau de soie dans mon épiderme délicat. Je me retenais pour ne pas éternuer. La dame était vêtue d’une longue robe bleue cousue de plusieurs étoffes chatoyantes. À chaque battement d’ailles, sa robe scintillait. Ses longs cheveux d’ange pendaient jusqu’à ses chevilles que le froissement d’ails faisait virevolter.

Soudainement, j’étais devenue une petite fille et sans trop réfléchir, j’ai fait trois vœux : 1) Que la maison soit recouverte d’un parement avant l’hiver; 2) Que les textes pour mon spectacle soient terminés avant Noël; 3) Que je me replonge dans un prochain texte de roman d’ici la fin de mon congé.

La petite fée a hochée de la tête et les gouttelettes de pluie se sont transformée en millier d’étoiles scintillantes. Les chiens, fous de joie, gambadaient dans tous les sens, asseyant de les attraper. La dame bleue a déplié ses ailes puis s’est faufilée dans ma chevelure pour finalement glisser dans le creux de mon oreille. Je l’ai senti pénétrer mon âme, puis… plus rien. Même la pluie a cessé. On aurait dit que les gouttelettes avaient suspendu leur vol. La forêt était si calme, silencieuse. Les chiens se sont doucement rapprochés de moi. Distraitement, j’ai glissé ma main dans leur fourrure. Sur le chemin du retour, mon esprit était ailleurs. Une grande joie m’envahissait de l’intérieur. Je me sentais baignée d’une plénitude, comme si j’avais toujours su.

À partir de cet instant, je savais la provenance de cette petite voix, celle qui m’accompagne si souvent. Celle qui me chuchote à l’oreille des réflexions qui m’aident à garder le cap. Désormais, j’avais la certitude que cette fée minuscule, croisée au hasard de la forêt, logeait chez moi et contribuait à rendre ma vie merveilleuse.

Et votre fée à vous… elle a l’air de quoi?

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dimanche 31 octobre 2010

Pauvre Saint-Antoine!


Pour donner suite à mon texte relatant nos pertes d’outils passagères, une amie m’a écrit, sur mon courriel personnel, qu’il serait bon pour nous d’invoquer Saint-Antoine de Padoue. Et bien cette stratégie a déjà été utilisée et vous savez quoi??? Saint-Antoine lui-même, patron des objets perdus ne savait plus à quel saint se vouer tellement nos invocations devenait répétitives. Il nous a même fait parvenir une mise en «demeure» pour harcèlement. Lui qui trouve toujours tout, même les brebis égarées, a fini par en perdre son latin. Mon amie nous suggère également de tout mettre dans une chaudière. Excellente idée! Mais comme nous avons besoin de plusieurs outils nous nous sommes équipés, de 5 chaudières, à la quincaillerie du village. À la fin de la journée nous en n'avons trouvé que trois. Les deux autres s’étaient volatilisées avec leur contenu. La tactique de mon amie concernant le rangement des outils semble plaire davantage aux nains de jardin qui se mobilisent pour transporter en gang tous les outils d’un seul coup.

J’ai bien peur que nous nous trouvions dans une «nain-passe» nous obligeant à faire preuve de stratégie. Que faire contre ces «nains-posteurs» qui nous chipent tout notre matériel?

Aux petits nains, les grands moyens! J’ai eu la brillante idée d’attacher les outils directement après mon chum. De cette façon, plus personne ne pourra faire « nain-basse » sur ses affaires. Du haut de ses 6 pieds, il pourra voir venir les petits bonshommes qui devront se faire la courte échelle pour réussir à attraper leur butin.
Dorénavant, le moins qu’on puisse dire, c’est que mon amoureux est bien outillé pour faire face à toutes éventualités.

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samedi 30 octobre 2010

Hououououou… You houououououououou!!!!


En cette belle journée d’Halloween, à de «you» ce qui sont les entrepreneurs et les menuisiers? Se sont-ils déguisés en fantômes, ou en courants d’air?

Depuis quelques semaines, j’ai l’impression d’être la vedette d’un film d’horreur hongrois de série B sous-titré en allemand dont le titre traduit en français pourrait être : «La maison se cache pour pourrir!» (Mauvais «remake» d’une série américaine). On y va de surprise en surprise mon chum et moi. Plus on gratte et plus on trouve. Une petite planche humide surgie ici et là dont on doit faire l’ablation pour le bien-être de notre bicentenaire. En plus, de passer une bonne partie de mon temps à chercher un entrepreneur fiable et compétent ou un bon menuisier pour terminer quelques travaux laissés en plan par notre entrepreneur initial qui a répondu à l’appel d’un contrat plus lucratif à cent mille lieues de Québec. Notre entrepreneur s’étant volatilisé dans la nature au profit d’un riche complexe résidentiel, je me vois donc dans l’obligation de trouver quelqu’un d’autre. J’ai fait appel à tous mes contacts en construction, ainsi qu’au cousin de la cousine du beau-frère, de l’arrière-grand-père de ma tante par alliance, marié à une Grecque au Pérou. Mais c’est pareil pour tout le monde, peu importe les contacts, aux portes de l’hiver les entrepreneurs et les menuisiers ont un agenda aussi rempli que celui du premier ministre. Ils se préparent à entrer leurs outils pour hiberner. Personne n’est disponible à moins de payer le gros prix… Là, ils peuvent casser la glace et peut-être faire une petite exception pour passer par chez vous avant d’entrer dans leur igloo pour la saison froide. Et encore là… Ça force un peu!

Mon défi de la semaine : Trouver un menuisier efficace qui comprend quoi faire avec les matériaux que nous a fait acheter l’autre entrepreneur.
Mes achats de la semaine : Une tuque, des gants de laine et une chaufferette au propane pour chauffer ma bâche de plastique.
Mon exploit de la semaine : teindre le cadrage de mes fenêtres de devanture ainsi que celle de la porte principale alors que le mercure jouera entre 4 et 6 °C.
Mon objectif de la semaine : Rester zen et cesser de me ronger le tour des ongles. (L’achat des gants de laine sera utile pour minimiser les dégâts.)

J’Osée me faire mon propre film d’horreur avec une fin heureuse qui dans mes rêves les plus fous se termine par la phrase suivante : «Ils se réchauffèrent et eurent beaucoup d’agrément dans une maison isolée et recouverte d’un joli parement!»

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mercredi 27 octobre 2010

Non, mais… eh de you ce que c’est???


Mon chum a encore perdu un outil. Son tourne vis cette fois-ci, celui avec les multi pointes interchangeables. Hier, c’était son égoïne. Avant-hier, son niveau au laser. Avant avant-hier son crayon marqueur. Je pourrais remonter ainsi la liste jusqu’au tout début des travaux. Tous les jours, on tourne en rond à la recherche d’un outil perdu qu’on finit toujours par retrouver dans un coin, quelque part, où on ne l’a jamais déposé.

Soit que mon amoureux est du type éparpillé, ou plutôt distrait. À moins qu’il souffre d’amnésie partielle reliée aux travaux de rénovation. Soit qu’il raffole des chasses au trésor. Ou bien autre possibilité, celle-là peut probable, soit que quelqu’un vienne subtilement dérober nos outils sous notre nez pour se construire un complexe hôtelier, sur le terrain, à notre insu. Comme nous n’avons rien remarqué d’anormal de ce côté, cette possibilité reste improbable. Quoique… le mois dernier, en me promenant dans le jardin j’ai découvert tout un village champêtre formé d’énormes champignons. Et si ce complexe végétal abritait des petits bonhommes bricoleurs qui vivent dans mon potager, peut-être que la disparition des nombreux outils pourrait enfin être justifiée.

Mais c’est qu’il n’y a pas que des outils qui disparaissent puisque cette subtilisation d’objets s’étend maintenant aux clés de voiture, aux chaussettes, aux sous-vêtements, aux brosses à cheveux, etc. La seule chose que l’on ne nous ait pas encore dérobée se trouve bien campée entre mes deux oreilles. Mon imagination n’a pas encore fait l’objet d’une disparition. Heureusement! Parce qu’elle m’aide à mettre un peu d’humour dans mon quotidien. Des fois, à force de tourner en rond, mon amoureux s’enrage à ne rien trouver de ce qu’il cherche et plutôt que d’évoquer tous les Saints de l’Évangile, il accuse maintenant « les nains de jardin ». De cette façon, son honneur est sauf et ça nous permet de désamorcer la situation tout en continuant à chercher l’objet perdu avec le sourire, plutôt qu’avec la rage au cœur.

Des fois je me demande ce que je n’inventerais pas pour sauver l’honneur de mon homme quelque peu distrait et très peu rangé. Je me dis qu’imaginer c’est aimer… et lorsqu’amour rime avec humour le quotidien devient tout simplement magique!

Y a-t-il chez vous aussi des nains de jardin qui s’amusent à subtiliser vos affaires pour vous faire tourner les nerfs en bourrique?

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samedi 23 octobre 2010

« Y fait fret en torgueux ! »


Les vents froids de l’automne me glacent le sang et les mains par la même occasion. Une maison toute nue, ça transperce l’âme de ceux qui y vivent. J’entends les courants d’air siffler entre les planches de la vieille bi.

Ce soir, je me sens comme ces poupées russes qui s’emboîtent les unes dans les autres pour protéger leur centre. Ces jours-ci, mon feu intérieur se fait ébranler par les grands vents de la vie parce que ma bulle de protection est passablement à nue.

L’hiver approche et avec lui le doute s’installe. Celui de ne pas avoir terminé avant les grands froids d’hiver. À moins que la vie soit bonne avec moi, comme elle l’est toujours; clémente, protectrice, inspirante et aussi parfois éprouvante.
J’envisage même de taper sur le clavier avec des mitaines pour le four si cela continue à trainer de la patte. Ce n’est pas qu’on lambine puisque chaque instant est consacré à restaurer la vieille. C’est juste que c’est long, surtout lorsqu’on y va de surprise en surprise, c'est-à-dire de murs croches en châssis pourris.

Il est vrai que les vieilles maisons ont du cachet. Mais je ne croyais pas, en achetant cette demeure, que le mot cachet se rapportait davantage au portefeuille plutôt qu’au charme réel des lieux.

Cette semaine, alors que j’ai l’impression de vivre dans un énorme «ziploc», j’aurais bien mis une pancarte «À vendre» devant la vieille qui me donne quelques rides plus je ravale sa façade. Les toiles qui l’entourent sont gonflées au max comme des bajoues d’écureuils à l’approche de la saison froide.
Et si la vieille bi, comme une outarde, s’envolait pour une contrée plus chaude, le temps que l’on finisse de réparer l’extérieur.

Il m’est toujours permis de rêver. Peut-être que la vie dans ses larges bontés va exaucer mes prières, qui sait… Peut-être que dame Nature attend que nous ayons remballé tous nos outils avant de faire tomber les premiers brins, de son assommante neige.

Et si je pendais le Christ sur la corde à linge comme le faisaient nos grands-mères la veille de leur mariage avec leurs chapelets, désirant attirer sur elles les doux rayons du soleil pour une cérémonie sans pluie et sans chichi.
Pauvre Christ, crucifié sous ponce Pilatre, puis épinglé pour une question de météo. C’est quand même moche tout ça!
À chacun sa croix! La mienne est construite de billes de bois et la votre, elle est faite de quoi?

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vendredi 15 octobre 2010

Y a pas que Brigitte…


Y a aussi Serge Gainsbourg qui chantait dans « Le poinçonneur des Lilas » :

«Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous
Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous»

Et bien en ce qui me concerne, je chanterais plutôt :

Des bardeaux j’en ai ma tasse
Des bardeaux qui s’entassent
Qui s’empilent dans le coin de mon cerveau
Je ramasse des bardeaux
Des petits et puis des gros
Des bardeaux gris après la pluie
Des bardeaux noirs du désespoir
Des bardeaux blancs c’est élégant
Par grands vents,
Des bardeaux en cerf-volant
Des bardeaux à peinturer
Des bardeaux perforés de clous carrés
Des bardeaux pleins de trous, de petits trous, rien que des petits trous

Et comme dirait ma belle-sœur Gin :

«Un bardeau par jour keeps the doctor away!
A chaque jour suffit son bardeau!
Un bardeau fait le printemps!
La nuit, tous les bardeaux sont gris!
Petit à petit, le bardeau fait son nid!»

Et moi je devrais arriver à Noël en même temps que tout le monde. Tien, tien et si J'Osée vendre mes bardeaux à la pièce pour une œuvre de charité quelconque comme mon «one woman show», c’est tu assez charitable ça? Il n’est pas dit quelque part, dans un best-seller, que : «Toute charité bien ordonnée doit commencer par soi-même». S’«IL» l’a dit, ça doit être vrai!

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mercredi 13 octobre 2010

« Un peu de renfort, pour tenir le fort »


Long week-end de l’Action de grâce, comme dans «de grâce de l’aide Seigneur». Cette fin de semaine, Dieu a su exaucer mes prières en envoyant un ange pour nous aider à finaliser la démolition du tour de la maison.

Cet être venu du ciel est nul autre que ma belle-sœur «Gin-ette» descendue directement de son penthouse montréalais du 40e étage pour une fin de semaine d’aventure à la campagne.

N’écoutant que son grand cœur, Ginette qui, pour l’occasion, a su abandonner son «baby doll» à froufrous, son petit verre le doigt en l’air et son condo que son richissime mari lui a confortablement meublé avec la signature Roche Bobois avant de partir avec sa secrétaire pour un long voyage d’affaires, dont il n’est jamais revenu. Ma charmante belle-sœur est descendue de sa tour d’ivoire pour nous prêter main-forte.Elle, qui depuis des années, s’encanaille dans ses luxuriances et ses activités de bienfaisance pour se donner bonne conscience et pour oublier.

Malgré l’ampleur des travaux, Gin (c’est son surnom), ne s’est pas montrée découragée par la tâche. Elle a revêtu des vêtements de circonstance et a empoigné les outils avec le sourire. Bien sûr…, il a fallu lui montrer comment tenir le marteau et le pied-de-biche dans le bon sens, mais comme disait ma mère : «Pourvu que l’intention et la bonne volonté soient au rendez-vous, tout est possible!» Et de la bonne volonté Ginette en a pour une armée.

C’est donc coiffé de son casque antiémeute de la SQ, gentiment prêté par un de ses nombreux contacts mondains, que la belle-sœur s’est lancée corps et âme dans l’arrachage du recouvrement de la vieille bicentenaire. Entre deux gorgées de son tonique préféré (ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle Gin), elle y allait de son pied de biche qui, je dois l’avouer, devenait de plus en plus agile plus la journée avançait. Si bien qu’à la fin du week-end, Gin et son frère sont venus à bout de l’ensemble du recouvrement pendant que je me tapais un gros « rub » le nez comme un chou-fleur, complètement bouché à teindre des bardeaux et à ramasser les débris.

Durant la fin de semaine, vu mon état de santé, Gin s’est gentiment proposée pour préparer les repas. Et comme je n’avais pas l’énergie de riposter… Nous avons eu droit à ses grands succès gastronomiques : Son traditionnel sandwich aux chips, son pâté aux concombres surs de fin de saison, ainsi qu'à ses muffins à la rhubarbe sans sucre et sans farine, fait uniquement de mie de pain et à sa succulente confiture à la moutarde de Provence.
Ginette se vente régulièrement d’arriver à cuisiner avec presque rien, mais moi des fois, j’aimerais bien qu’elle y arrive en y mettant d’autres ingrédients que des chips et de la moutarde qui, ce week-end-ci, commençaient à me monter au nez.

C’est lundi en fin d’après-midi, quelques faux ongles en moins, que Gin nous a quitté une larme à l’œil pour retrouver ses mondanités montréalaises. Après son départ, un air flottait dans ma tête.

Gin-ette, Gin-ette,
malgré la brume dans mon cerveau,
t’as fait voler tous les bardeaux.
Ton gin te sert de tonic
T’étais comme la femme bionique
Merci d’être venue ma belle Gin-ette,
J’étais en forme comme une carpette
Merci pour ton grand cœur
T’es une superbe belle-soeur

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vendredi 8 octobre 2010

À chacun sa petite brassée d’humour


Lorsqu’on rénove, il faut savoir faire preuve de créativité et d’humour. Me dépasser sur le plan créatif, c’est ce qui m’aide à garder le moral et à être fière de moi. Pour mes voisins, plus conventionnels, je dois passer pour une originale, un peu détraquée qui c’est mise en frais de rénover sa vieille mansarde en la drapant de toiles blanches comme une immense fresque. N’empêche que ces toiles de 30’ X 50’ nous permettent, à mon amoureux et moi, de travailler, peu importe la météo, surtout que l’histoire des bulles d’eau géantes a été définitivement réglée par l’installation de lattes de bois, la semaine dernière.

Aujourd’hui, je me suis surprise moi-même à trouver une solution à mon problème de teinture en plein air. Comme la température d’octobre est incertaine, il fallait que j’arrive à teindre, sur les deux faces, plus de 500 bardeaux avant leur installation. Mais arriver à suspendre une telle quantité de planchettes de cèdre nécessitait beaucoup trop d’espace pour une seule corde à linge. C’est en balayant l’horizon du regard que l’idée a germé : «Pourquoi ne pas utiliser la clôture de broche du fermier voisin». Et c’est ainsi que j’ai tapissé la clôture fermière de bardeaux de cèdre sur plus de 350 pieds linéaires. Vous auriez dû voir l’installation… Le roux des planchettes de cèdre s’harmonisait parfaitement bien avec le paysage automnal. On aurait dit des bouquets de feuilles de tabac séchées. L’image faisait remonter en moi des souvenirs de livres d’histoire relatant le début de la colonie.
Décidément, cette expérience de création me ramène réellement aux sources.

Après cette expérience de teinture, je suis maintenant en droit d’affirmer que même si je n’arrive pas à taper 100 mots/minute sur le clavier, ni à rouler à 140 km/heure sur l’autoroute, sans me faire arrêter, j’arrive quand même à teindre 53 bardeaux à l’heure. Chacun ses défis. Mon record est confirmé par le fermier lui-même. Vous essaierez de battre ça! Moi, je n’y suis même pas arrivée lors de l’application de la deuxième couche, toujours 53 bardeaux, ni plus, ni moins!!!! Rapide sur le pinceau la mademoiselle!

Pas de temps à perdre puisque l’hiver approche à grands pas. En fin de semaine, les renforts débarquent à la maison et ça va faire le plus grand bien. À suivre…

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mercredi 29 septembre 2010

Histoire tirée par les cheveux


Il pleut encore! Et pour ceux qui se poseraient la question… Je me bats toujours contre les ballounes d’eau qui viennent nicher sur ma bâche, la rendant bedonnante et flasque, comme un vieux «mononcle».

Aujourd’hui, comme la température n’était pas favorable à la teinture extérieure, j’ai décidé de m’attaquer aux arbustes que j’avais fait déplacer par la pelle mécanique de l’entrepreneur en excavation le weekend dernier. Le verbe «attaquer» a pris tout son sens lorsque, en voulant redresser leurs pieds, mes cheveux se sont emmêlés dans les branches qui, je crois, n’étaient pas toutes à fait innocentes dans le geste.

Je soupçonne délibérément mes arbustes vengeurs d’avoir voulu me scalper la tignasse à grands coups de branches décharnées. Encore sous le choc du déménagement, ils n’ont visiblement pas apprécié leur déracinement pour une contrée plus verte et plus ensoleillée. Pour ceux qui penseraient que seuls les adolescents souffrent d’ingratitude eh bien non… les végétaux aussi!

Plus je me débattais et plus je sentais les petites branches craquant sournoisement, se cramponner davantage à ma chevelure indomptable. Je vous le dis, je suis passée à un cheveu d’être chauve! Mais je me suis quand même ressaisie. Prenant une bonne respiration, j’ai délicatement incliné la tête sur les côtés, puis vers l’arrière et vers l’avant sans toute fois paniquer. Alors que j’avais le front presque collé au sol, j’ai senti un léger desserrement. Il faut dire que j’étais dans une position d’humilité la plus totale, soumise à ces «arbres-rustres» qui n’y allaient pas avec le dos de la branche. Puis, n’ayant plus rien à perdre, à part quelques touffes de cheveux rebelles, je me suis mise à remercier mes beaux arbustes pour leurs jolies fleurs roses qui embaument mon jardin au printemps. Puis, croyez-le ou non, j’ai senti mes cheveux glisser le long des branches, telle une caresse. Et même si je pouvais maintenant me redresser, je suis quand même restée dans cette position de contemplation face à la Terre. J’ai pris le temps d'humer cette odeur de feuilles mortes, de sentir dans le creux de mes mains les petits brins d’herbe qui venaient me chatouiller les paumes. J’ai pris un temps pour respirer et expier! Expier ces mauvaises pensées de « beat » un peu trop rapide et d’insatisfaction face à une température vacillante.

Ce matin j’ai pris le temps… Le temps de remercier la Nature pour tant de beauté. Ce matin, j’ai su m’incliner devant une telle magnificence, précieux ressourcement pour l’âme.

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lundi 27 septembre 2010

« J’ai crevé les eaux »


Aujourd’hui, il pleut des cordes. Et lorsque j’ai mis le nez dehors pour la première fois ce matin, j’ai été surprise de constater que Mère Nature avait pondu une énorme balloune d’eau dans la bâche de plastique qui recouvre le côté est de la maison. Cette gigantesque bulle pendouillait à l’intérieur des échafauds exerçant ainsi une forte traction sur les lattes de bois fixés à même les bardeaux du pignon. Pour éviter que tout n’arrache, je devais chasser l’eau sans perdre un instant, en la faisant basculer de l’autre côté des échafauds, à l’aide d’un objet suffisamment long.

C’est donc armée de mon magnifique balai « Oscar », en bottes de pluie et en robe de chambre bleu ciel, que j’ai tenté de chasser cette « hippopotamesque » poche d’eau qui s’était formée sournoisement dans la toile de plastique. J’ai tout essayé, balai, vadrouille, planche de bois, pied de lampe, planche à repasser, mais rien ne venait à bout de l’effroyable monstre qui grossissait à vu d’œil.

J’étais découragée et sur le bord des larmes. Alors que j’étais sur le point de craquer tout comme mes fragiles bardeaux, il m’est venu une idée. Puisque je n’arrivais pas à faire fuir le monstre, il me restait la solution ultime, le tuer! Je suis donc ressortie de la maison, un long couteau de cuisine à la main, pour affronter l’éléphant d’eau qui, je dois l’avouer, me tyrannisait. Pour ne pas laisser de traces sur les lieux du crime, j’avais bien pris soin de rouler mon bac de récupération sous le monstre et c’est dans un élan libérateur que j’ai trucidé la bête d’un seul coup de lame bien senti, perforant ainsi ma belle bâche à 70 $ avant tx. L’animal c’est vidé de toute son eau remplissant ainsi mon bac de plastique au ¾. Il était moins une, puisque mes bardeaux criaient le mot «délivrance» en craquant tous en cœur.

Oufff, reoufff, de snoufff!!!!! Que j’ai eu chaud! Repenser à cette histoire me donne encore la chair de poule. Dans cet acte de bravoure, je peux réellement dire que j’ai « crevé les eaux » de ma petite vieille bicentenaire, qui va bientôt accoucher d’une nouvelle peau.

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mercredi 22 septembre 2010

« Photos pornos »


Ça y est, ma maison risque de faire la page centrale de certains magazines aux mœurs légères. Quoique… à cause de son âge respectable, nous tentons de la préserver, mon chum et moi, des Paparazzi qui tenteraient, par tous les moyens, de la photographier à moitié nue pour revendre leurs clichés «mal-seins» à des propriétaires de revues sans scrupule. Nous avons donc décidé de lui confectionner une robe géante, nous permettant de travailler peu importe la température.

He oui, nous avons commencé à la dévêtir en lui enlevant ses nombreuses couches de «re-vêtements». Ciment et treillis métalliques, toute une merde à enlever. À chaque fois, nous en ressortons aussi poudrés qu’un nez de toxico un samedi soir. Vient ensuite l’isolant bleu, que nous devons arracher par petits morceaux, puisqu’il a été soigneusement collé. Puis le papier noir et ses dizaines de clous de trois pouces. Après il y aura les planches horizontales badigeonnées de chaux et bien fixées par des clous carrés. En dessous, il y a les planches verticales. Tout ce «strip-tease» architectural pour en arriver aux billots de bois équarris à la hache par un paysan du coin il y a deux-cents ans. Oufff!!!

Après, il nous faudra rhabiller les murs pour éviter que notre petite vieille éternue à cause des infiltrations d’air. Ce n’est pas qu’une mince affaire, c’est moi qui vous le dis! J’ai dressé un calendrier serré des nombreuses étapes à suivre si l’on ne veut pas terminer le tout en raquettes et en combinaison de ski. Je mets en pratique mes talents d’organisatrice. Oufff, reoufff, de oufff!!!

Aujourd’hui, comme il fait beau, je m’apprête à sortir pour sabler les planches de la future galerie afin d’y appliquer la teinture. Toute une journée en perspective. J’ai découvert un nouveau produit miracle que j’ai bien hâte d’appliquer sur mes planches. Il s’agit du «Wood Plus 10», une vraie petite merveille de la nouvelle génération des peintures écologiques. C’est ce que j’ai appliqué sur mes bardeaux et le résultat est stupéfiant. Mes bardeaux de 25 ans ont l’air neuf. «J’Osée» même me beurrer la face avec, pour un petit ravalement de façade personnel. Un «lifting» à bas prix! Pourquoi pas???? Ça pourrait même me donner un petit teint bronzé couleur carotte, idéal pour la végétarienne que je suis. De plus, le produit protège contre les rayons UV. Côté qualité prix un gallon de «Wood Plus 10» à 64.95$ contre un «ti-peau» de quelques onze «d’Édithe Stretchée» pour 85 $. La décision n’est pas très difficile à prendre. Moi j’opte pour le gallon. Et maintenant, mon teint basané des beaux jours ne sera plus un secret pour personne.

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lundi 20 septembre 2010

L’herbe est toujours plus verte chez le voisin


C’est mon chien qui me l’a dit un jour en me rapportant une immense carotte du potager voisin. Il faut croire qu’il préfère le composte de crevettes à la bouse de vache fermière ce chien à la fine gueule. Décidément, les vacances au bord de la mer lui manquent. Et à moi également, particulièrement ce matin et c’est à cause de ce qui se passe à côté de chez moi.

Les voisins aussi rénovent leur vieille maison aux clous carrés. Au début, je trouvais ça motivant de voir avancer leurs travaux au même rythme que les nôtres. «Let's go, on va y arriver!» «L’hiver approche, mais ce n’est pas grave!» «On garde le moral!» «On se raconte nos petits bobos et ça fait du bien!» Mais là, rien ne va plus… C’est qu’ils accélèrent la cadence les voisins. Et ils ont mis le paquet! C’est ce matin, embusquée derrière mes gros sapins à griffonner quelques idées de textes que j’ai vu la situation changer, au travers de la vitre grossissante de mon bureau. Il n’était pas encore 8 h 30 que déjà leur terrain se faisait envahir d’échafauds, de camions d’entrepreneurs et de mains d’œuvre multipliée par 12 à la puissance 22. C’est qu’à ce rythme-là ils vont avoir fini avant le début de l’automne. Et moi qui croyais qu’on faisait équipe. Bon je sais c’est un peu dans ma tête que tout ça se passait, mais je trouvais l’idée motivante.

Maintenant, il ne me reste plus qu’à trouver ma propre motivation.
«Bon, let’s go l’équipe (moi puis mon chum)(on est efficace, mais pas nombreux), bottons-nous le popotin, ça va aller vite en chien!» Je reluque encore la maison voisine.

Moi : «Vous n’avez pas quelques gars de trop, payés à rien faire, par hasard qui trouveraient l’herbe plus verte chez nous, que chez vous????»

J’imagine la réponse : «Non!!!!»

Moi : «Bon, je comprends!!!!! Mais si au lieu de vous emprunter un marteau je vous empruntais la main qui le tient, ça ferait bien mon affaire.»

J’imagine encore la réponse : «Non, non et non!!!!»

J’ai même essayé la carte du «je fais bien pitié».

Moi : «Bon, c’est correct, c’est correct de même… (Trémolo dans la voix accompagné d’un regard légèrement humide.) Je vais me débrouiller toute seule, d’abord!!!!!»

Malgré toutes ces tentatives, les voisins n’ont pas cédé. Ni en imagination, ni dans la réalité. Bon, OK je n’y pense plus. Et vous savez quoi? J’ai eu une excellente idée pour régler le problème je me suis installer un rideau à la fenêtre de mon bureau que j’ai soigneusement broché aux quatre coins avec les crampes d’un demi-pouce. Et si la tentation devient trop grande d’en déchirer un des coins, j’ai demandé à mon chum d’installer une palissade à l’extérieur qui m’empêche de pâlir d’envie. C’est ma façon à moi de rester zen et bien centrée sur mon propre projet. Je sais qu’il en existe d’autres, mais pour l’instant c’est celle qui me demande le moins d’énergie et qui castre le mieux mon imagination débordante.

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mardi 14 septembre 2010

Haaaaaaaa!!!!!!!


Ce matin alors qu’il n’y a même pas de soleil, j’ai vu une ombre me barrer la route alors que je m’apprêtais à sortir pour mettre un peu de teinture sur les planches de ma nouvelle galerie. Une ombre? Me suis-je dit. En pleine journée sombre? Impossible! À moins que ce ne soit l’ombre, l’ombre d’un doute qui m’assaille et me tiraille. Le doute insoutenable de la bricoleuse en herbe, perfectionniste de surcroit qui ne veut surtout pas se tromper en appliquant la bonne couleur sur la galerie qu’elle tente désespérément de faire «matcher» avec de vieux bardeaux de 25 ans retapés avec du Wood Plus naturel, qui dans la réalité donne une teinte rousse aux pignons de la maison. Ouff !!!

À 64$ le gallon avant taxes, on y pense deux fois avant de faire des mixes pas trop catholiques. Reoufff!!!! C’est que cette maison doit être bénie pour me faire arborer autant d’expressions ayant rapport à la religion tout en invoquant régulièrement les saints du ciel dans une passe de découragement ou lorsque je frappe Hector et Victor à grand coup de marteau sur les phalanges.

Que de dilemmes dans ma petite vie de miss Bricole! Je sais, vous me direz, que les misères de la planète sont bien pires que les miennes. Que la fin du monde est prévue pour 2012 et que rénover ma vieille cabane ne sert absolument à rien puisque tout va être inondé et qu’elle sera transformée en aquarium pour les acariens. Ben en attendant 2012, moi je vie et c’est bien mon droit si je veux mourir noyée dans un endroit ou les bardeaux «matchent» avec la galerie. Bon… une bonne chose de dite!

Je sais je suis un peu super-fille-ciel. Mais quelle fille ne l’est pas après tout! Bref, le ciel peut toujours attendre puisque je ne suis pas encore prête à partir en orbite vers un autre monde. Juste avant je dois régler mes petits problèmes quotidiens à savoir s’il est préférable de choisir du pin rouge (qui suinte moins que les autres bois pour faire les moulures extérieures), de la fibre de bois pressée pour extérieur (qui fait mal à la puriste que je suis) ou du cèdre (bois plus durable, mais qui suinte par temps humide, ce qui change la couleur de la teinture appliquée sur les moulures). Oufffff!!!!! Que de questions «existences-ciel»! Lorsque le soir tombe et que je m’endors dans ses bras, j’espère rêver d’autres choses que de rénovations.

À travers tous ces aléas de la vie, je prends quand même le temps d’écrire mes textes pour mon spectacle et c’est ce qui me permet de garder le cap. M’assoir à mon clavier et tapocher à deux doigts me rend extrêmement joyeuse et sereine. Une chance que je t’ai, cher portable. «Une chance qu’on ça.» Comme dirait Jean-Pierre Ferland. Moi le cerveau toi la techno!

Avec tout ça, vous ne devinerez jamais ce qui m’est arrivée ce matin. J’Osée inviter l’ombre de mon doute à entrer chez moi. Et lorsqu’elle est partie en fin d’avant-midi je me sentais plus confiante. Je sais qu’elle finira par revenir. Elle revient toujours. Mais cette fois-là, aucun risque qu’elle ne me barre la route puisque je l’ai mise derrière moi.

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mardi 7 septembre 2010

Remonter la pente


Il y a des journées meilleures que d’autres. Ce matin, je me suis levée avec l’euphorie dans les veines. J’étais « full » énergie comme disent les jeunes. Très tôt sur l’échafaud, malgré la pluie, j’ai donné une petite couche de peinture sur une partie du mur extérieur que j’avais pris soin de recouvrir d’un plastique. Après je me suis remise à l’écriture et comme par magie, les nuages se sont tassés pour laisser des rayons lumineux pénétrer dans mon salon. C’était comme si le soleil s’était échappé de sa prison de grisaille pour me rendre visite quelques instants. C’est vraiment drôle tout de même, parce que la couleur de peinture que j’ai choisie pour peindre la maison à pour nom, «échappée de soleil». Y a de ces petites coïncidences comme ça qui nous font danser parfois de l’intérieur.

Et si je mettais un peu de brun chocolat sur ma corniche et de la crème fraiche sur mes boiseries j’aurais sûrement l’impression d’habiter une maison en pain d’épice et ça me donnerait sûrement l’envie de me goinfrer toute la journée. Mon tour de taille préfère de loin mon échappée de soleil et mon cèdre naturel qui conviennent davantage à ma personnalité, joyeuse avec un petit côté nature.

De ce temps-ci, les rénovations occupent une grande partie de mon temps et de mon esprit. L’hiver approche et à chaque fois que je croise du regard une feuille un peu rougie par l’arrivée de l’automne, l’angoisse me serre la gorge. Et si nous devions terminer les travaux avec une tuque, des mitaines et une paire de bottes. Oufff! L’idée de pelleter le tour de la maison pour terminer son recouvrement ne me sourit guère. En plein hiver, il est nettement plus agréable de remonter la pente de ski plutôt que de ravaler la façade de sa demeure, échappée de soleil ou non, ce n’est pas ce qui fera fondre la neige.

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jeudi 2 septembre 2010

Raz le pompon


Journée plutôt maussade, à me demander si je vois bien clair ou si Dieu a, par inadvertance, fermé la lumière qui me sert de guide. Et puisque l’amour est aveugle, je me dirige à tâtons vers ce que j’aime le plus en croyant me réaliser.

Non mais, c’est que c’est sombre en dedans, ces jours-ci. J’ai parfois l’impression de déraper. Je me sens tomber dans un trou noir. Je me dis que je n’y arriverai tout simplement pas, que c’est trop difficile. Des fois, j’ai l’impression de passer par Miami pour me rendre à La Tuque. Ce n’est pas peu dire, moi qui habite juste à côté…

Aujourd’hui du haut de mon échafaud je me sens condamnée d’avance. L’hiver approche et il m’arrive de douter de mes talents de «Mademoiselle Bricole». Puis, je passe la main sur mon ventre et un «Titi» espoir monte de l’intérieur. Je dois garder le cap, bien alignée sur mes deux passions, l’écriture et la rénovation de ma bicentenaire. Garder l’œil ouvert même si les obstacles me bouchent souvent la vue. Voir au-delà de ce qui est. Faire confiance à mon potentiel et accueillir ce qui vient, poussée hormonale ou non.

En posant mon regard sur l’extérieur, il m’arrive de m’éparpiller. À la sortie de mon trou noir, il y a l’espace, mon espace, celui qui me permet de rester branchée à ma source et d’oser. Aujourd’hui malgré ce raz de marée «pomponnesque» J’Osée tout de même créer.

Et si je fais le bilan de cette journée, elle n’était peut-être pas si sombre, après tout!

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mardi 31 août 2010

Ainsi va la Vie


Lorsque le Soleil se couche sur le champ derrière chez moi, il se lève quelque part en Australie. La nuit, le jour. Le noir, le blanc. La peine, la joie. Tout est dualité et éternel recommencement. Ainsi va le cycle de la vie.

Hier j’ai reçu deux courriels presque coup sur coup, qui m’ont chamboulée d’un extrême à l’autre. Un de ces messages m’annonçait qu’une personne que j’apprécie beaucoup et qui a toujours fait preuve d’une immense générosité à l’égard des autres est atteinte d’une maladie incurable. «Injustice» me suis-je dit. L’autre message, à l’opposé du premier, était porteur de vie, d’espoir et de bonne nouvelle, puisqu’il était question de naissance.

À la lecture des deux textes, j’ai ouvert les valves. Pour des raisons différentes, j’ai pleuré.

J’ai pensé que nous étions très peu de chose à la lecture du premier message et que la vie était bonne à la lecture du deuxième.

Et si malgré nos déboires et nos tristesses la vie était toujours bonne. Bonne et juste dans ce que nous appelons l’injustice. Et si tout n’était qu’expérience pour balancer de vieilles mémoires du passé, pour nous aider à évoluer vers quelque chose de meilleur.

Y’a de quoi pleurer! Pleurer de joie devant cet éternel recommencement qui fait de nous des êtres en constante évolution.

Vivre pleinement chaque instant. Aller au bout de ses rêves. Aller au bout de soi-même. Être ce que l’on a toujours voulu. Être ce que l’on est, c'est-à-dire être fidèle à soi-même en harmonie avec l’énergie qui nous anime, celle qui nous pousse vers notre propre réalisation.

Ce soir là, le regard perdu au loin sur le grand champ de soya, j’ai regardé le Soleil se coucher baignant les nuages d’une lumière orangée. Ce même Soleil qui bientôt allait se lever sur un autre continent. J’ai souri, séché mes larmes et me suis remise à mon projet.

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dimanche 29 août 2010

On se serait presque cru à «Hamster-dame»


Ceux qui me connaissent bien savent que je suis une amoureuse de la vie et de tout être vivant. La preuve en est, que pas plus tard qu’hier, en me promenant dans le Vieux-Québec, sur la rue Saint-Jean, en compagnie de mon filleul, j’ai remarqué une énorme libellule, aussi grosse que ma main, prisonnière de la vitrine d’une galerie d’art. Elle se débattait désespérément pour essayer de retrouver sa liberté.

Sans aucune hésitation, je suis entrée dans le commerce avec la ferme intention de libérer l’insecte de son impasse. (Greenpeace aurait été fière de moi!) Le propriétaire de la galerie qui était au téléphone me regarda d’un drôle d’air. Puis voyant ma détermination, il nu d’autre choix, que celui de s’incliner et de me prêter main-forte. Il m’apporta donc un escabeau de trois marches, qui malheureusement ne se révéla pas à la hauteur de la situation. J’ai du monter carrément dans la vitrine entre toiles et sculptures pour essayer de capturer la bête à l’aide d’une petite boîte sous laquelle je tentais de glisser, doucement, un carton de taille supérieure à la boîte. Malheureusement, l’insecte me déjouait à tous les coups, s’échappent furtivement de mon piège cartonné. Si bien que le propriétaire de la galerie, un peu à bout de nerfs optiques proposa d’étourdir l’insecte, qu’il croyait être un colibri, à grands jets de « windex ». Idée à laquelle mon filleul et moi nous sommes objectés fermement. Il n’en était pas question, un point c’est tout!

Je n’étais pas prête à abandonner. Et comme le ridicule n’a jamais tué personne (du moins, c’est ce que ma mère m’avait toujours répété), je sautillais, gambadais et m’étirais en tous sens dans la vitrine devant le regard ébahi du propriétaire de soixante-dix ans, bien sonnés, qui s’exclamait à tue-tête : «Ça me rappelle Amsterdam dans les années 70. On se croirait à Amsterdam!!!!»

Et moi de penser : «On peut tu se garder une petite gêne…. Et un peu de silence s.v.p.! J’ai besoin de toute mon attention, car la situation devenait de plus en plus périlleuse.» Puisqu’à ce moment, bien précis, je faisais le grand écart par-dessus deux sculptures de Clément Lemieux, pour éviter de mettre le pied dans une toile de «Corno». Un sauvetage, dont le moindre faux pas aurait pu être catastrophique pour mon «porte-faille».

Le mot Amsterdam crié à tue-tête de façon répétitive par le septuagénaire avait à mon esprit une tout autre résonnance. Moi je me voyais plutôt comme un de ces petits rongeurs qu’on prend plaisir à regarder tournoyer dans sa petite roulette métallique dans la vitrine de l’animalerie. Moi je me sentais davantage à « Hamster-dame »!

Puis ça y est, je venais enfin de capturer l’insecte qui, à bout de souffle, avait fini par se laisser attraper par le hamster femelle en petit short et en camisole.
Trop absorbée à me glisser les fesses sur la vitre pour réussir mon sauvetage, je n’avais pas porté attention à l’attroupement des passants qui s’étaient agglutinés, devant la vitrine, comme des sangsues pour admirer mes déhanchements et mes flexions (« Encore souple la mère pour son âge » devaient se dire les gens attroupés). Le sauvetage terminé, j’ai eu droit à un tonnerre d’applaudissements en plein trottoir. Je ne saurai jamais si c’est pour mon altruisme ou pour mes pas de danse. Quoi qu’il en soit, c’était la première fois que j’avais droit à une ovation debout! J’ai rougi et de peur d’avoir à me faire offrir un emploi par le propriétaire du bar d’en face, je me suis poussée en courant dans la rue derrière l’Hôtel de Ville, mon filleul à mes trousses.

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mardi 24 août 2010

Ouvrir la porte


Pour ouvrir la porte, il faudrait tout d’abord que j’en aie. Vive les rénovations! Mes récents travaux m’ont amenée à construire une rallonge de la partie arrière de la maison. Au début, par obligation à cause de la désuétude des lieux. Puis monsieur Tanqua s’est mis de la partie. «Tanqua» comme dans tant qu’à y être, pourquoi ne pas faire «si», pourquoi ne pas faire «ça»…. Ça serait mieux «ça» au lieu de «si». Et puis «si» c’est moins de chichi que «ça». Vous voyez le genre… On arrive plus à s’en sortir tellement le cerveau nous tourne en bourrique. Et parlant de sortir, je peux le faire aisément puisqu’il manque présentement 3 portes à la maison. Portes de bois ancestrales faites sur mesure que je n’aurais pas avant le début novembre. Ce sont les mouches qui sont contentent qu’on ne leur ferme plus la porte au nez.

D’ici la fin de l’automne, je devrai donc cohabiter avec trois grands trous béants dans la section arrière de la maison. Moins jolis que le Rocher percé, ces trois orifices me rappellent pourtant mes vacances en Gaspésie (lieu de quiétude loin des rénovations). C’est pour l’instant, le seul avantage que j’y trouve. Je me console en me disant que ce rocher vit dans un courant d’air perpétuel depuis des siècles. Moi je n’ai que quelques mois à attendre, mais novembre c’est encore loin et à cette date-là, si je me souviens bien, il ne fait pas très chaud et la neige est à nos portes. Et encore là, faudrait-il que j’en aie pour que la neige arrive à se déposer sur les seuils?

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lundi 23 août 2010

La vessie pleine comme une citerne


Debout devant la réception de l’hôpital, les jambes enroulées comme un bretzel, j’attendais que la réceptionniste m’indique ou se trouvait la salle des échographies. Mais contrairement à mes attentes, elle avait les yeux rivés sur son bureau, pendue au téléphone, elle s’évertuait à parler à je ne sais qui de sa soirée de samedi aux allures plutôt olé,olé.

Moi, j’avais juste envie! Envie d’uriner sur son carrelage frais lavé, devant son petit comptoir à la vue de tous. Envie de lui crier que je dialoguais depuis une bonne heure avec une vessie pleine comme une citerne, afin de la raisonner pour ne pas qu’elle éclate.

Finalement, elle remarqua mon regard jauni par mon envie de me soulager et mes lèvres crispées par la douleur, puis elle raccrocha. Et c’est avec son plus beau sourire, celui qui laissait voir un trou entre ses deux palettes, qu’elle me siffla la réponse tant attendue : «Vous tournez à gaucheeee, vous montez deux étageeees par l’escalier, parce que l’assenseur est en réparation. En haut vous allez à votre droiteeeee, puiiiis vous tournez à gaucheeee, puiiiis encore à gaucheeee, puiiiis c’est finalement à droiteeee, sur votre gaucheeee.» Moi qui suis dyslexique, avec autant de droite et de gauche, j’étais encore plus mêlée qu’un cube «rubik».

J’ai quand même tourné à gauche, pour prendre l’escalier qui en fait, se trouvait à ma droite et j’ai sautillé jusqu’au septième étage, ou l’on me remit une jaquette bleue ciel pas trop du style Armanie. Puis le docteur «Grave-elle» me fit étendre sur le dos et me badigeonna le bedon de confiture aux fraises bleues. Ce qui me donna des envies… à chacun ses petits plaisirs. Moi la confiture de «stroumpfs» j’adore!

Eh oui, ce matin je passais ma première échographie pour me faire dire que tout est normal, malgré l’air grave de mon docteur.
Pour ceux qui auraient eu des doutes, je suis bien dans mon troisième mois de gestation créative, c’est confirmé!

Après cette expérience, ma vessie a pu se laisser aller dans un concerto d’urine en compagnie des vessies de mesdames Dubé et Lapointe, mes deux voisines de cabinet qui, elles aussi, avaient revêtu du Armanie bleu ciel pour l’occasion. On aurait dit un trio pop des années soixante-dix.
Une petite chorégraphie avec ça!

J’imaginais facilement le topo. Et c’est un sourire fendu d’une oreille à l’autre que j’ai continué à vidanger mes huit verres d’eau en compagnie de mes deux partenaires qui n’en finissaient plus de faire le vide dans une salle de toilettes foutrement écho, écho, écho!!!!!

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mardi 17 août 2010

Des sushis sans chichi


J’ai déjà lu quelque part que le poisson cru était excellent pour le cerveau, maximisant ainsi le travail intellectuel. Moi qui raffole des sushis, il n’en fallait pas plus pour que je double ma consommation de ces friandises asiatiques roulées de mains de maître par le petit restaurateur près de chez moi. Je me suis dit que mon processus créatif n’en serait qu’amélioré pour ce troisième mois de gestation créative.

Ce midi, accompagné de mon springer anglais, je me suis rendue clopin-clopant
chercher ma ration de sushi, trop lâche pour me cuisiner quoi que ce soit.
Rendu devant le comptoir, mon chien avec ses grands yeux d’épagneul anglais m’a fait la scène du chien battu en mal de bouffe. Il gémissait, se roulait sur le dos, agitait ses quatre pattes dans les airs et en conclusion feignait le mort. Le grand jeu quoi! Presque aussi honteuse qu’une mère et son bambin au super marché devant le rayon des friandises, j’ai succombé pour acheter la paix. Et cette paix se résumait à un morceau de poisson cru.

Si on peut sortir un Gaspésien de la Gaspésie, je vous jure que l’on ne peut pas enlever de l’esprit du chien l’odeur du poisson cru. J’ai donc commandé à la jeune fille qui prenant les commandes un morceau de poisson supplémentaire pour ma bête féroce qui n’en pouvait plus de faire la crevette sur le parquet du restaurant.

Elle : «Vous voulez dire un sashimi madame?»

Moi : «Non, juste un morceau de poisson cru.»

Elle : «C’est ce que je dis, un sashimi. Ce sont trois morceaux de poisson en forme de fleur, placés délicatement sur un nid de radis chinois.»

Moi : «J’en veux seulement un, pas trois.»

Elle : «Le sashimi, ça vient toujours par trois morceaux. Vous comprenez, on ne peut pas faire la fleur avec un seul morceau, Madame. Ça va être 5.95$ pour le sashimi.»

Moi : «C’est pour mon chien mademoiselle. Je me fou complètement que le poisson soit placé en forme de fleur ou non, qu’il y est un nid de radis chinois ou pas. C’est seulement pour mon chien. Je veux simplement un morceau de poisson cru, un point c’est tout.»

Elle : «Ça va vous faire 5.95 $ de plus pour le sashimi du chien.»

Moi : «Bon écoutez mademoiselle, je veux juste un morceau de poisson, juste un. Pas de radis, pas de sashimi. Et il n’est pas question que je paye 6$ pour un morceau de poisson cru pas plus gros que mon pouce. Pis en plus, moins frais que celui de la Gaspésie, j’en suis certaine.»

(Je pense que mes vacances me manquent.)

Elle : «Je vais voir ce que je peux faire.»

Elle disparut dans la cuisine, pendant que mon chien n’en finissait plus de râler son désespoir. Avec tout ce boucan, mon restaurateur préféré finit par se montrer le bout du bonnet.

Lui : «Ah, c’est vous;-)» «Pas de problème Suzie, madame est une habituée, tu lui mets un morceau de saumon cru pour son chien et tu rajoutes 1 $.»
«Je dois retourner à ma cuisine. Bonne journée madame J’Osée»

Encore Elle : «Le chien va t’il prendre du gingembre et une paire de baguettes?»

Moi : «Non, sans gingembre pour le chien. Mais vous rajoutez quatre paires de baguettes puisqu’il a quatre pattes.»

Sur cette phrase, je suis sortie promener mon fou rire et mon gros toutou sur le trottoir d’en face en attendant ma commande. À mon retour, j’ai pris mon sac et en donnant à mon chien son morceau de poisson tant convoité j’ai constaté «qu’Elle» avait bien mis cinq paires de baguettes, une pour moi et quatre pour le chien. Ma théorie sur les bienfaits du poisson cru pour les neurones venait de se faufiler entre deux eaux passablement usées, pour finalement couler au fond d’un abime tout aussi abimé.

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mardi 10 août 2010

Des petits mots plein l’escalier


Ce matin en trébuchant dans l’escalier j’ai échappé ma vieille chemise-accordéon ou j’entasse des trésors de petits mots que je griffonne depuis des années. Si certains engrangent du blé, moi j’empile les mots et les idées. Dans ma chute, la chemise s’est ouverte permettant aux paroles de prendre leur envol.

Assise dans l’escalier je me suis amusée à éplucher, un à un, ses bouts de papier écris au fil des années. Papiers de tout acabit. Gros, petits, papiers joufflus ou simple coin de feuille arraché au hasard d’une idée qui me traversait l’esprit. Papiers garnis de phrases plus épicées, papiers chiffons, papiers tout ronds, papiers de soie remplis de joie, correspondances de métro pour textes pressés, papiers mouchoir pleins de désespoir, serviettes de table pour mots gourmands, papiers sablés paroles rugueuses, endos d’enveloppes mots vagabonds, feuilles jaunies idées flétries, tickets de musée textes inspirés.

«Des mots, rien que des mots…» comme disait Dalida dans sa chanson. Mais cette année, je laisse place à la parole. «Mots de tout acabit, relevez vos manches, gonflez vos consonnes, affiner vos voyelles et prenez place dans mon palais ou je vous ferai roi lors d’un spectacle à la naissance du printemps.»

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samedi 7 août 2010

Debout sur l’échafaud


Pendue à mes pinceaux, un gros et un petit, je tente de redonner à ma mansarde son regain d’autrefois. Après avoir fait décaper tous les bardeaux de cèdre au jet de verre pour faire disparaitre l’ancien, j’applique du nouveau.

Cet été, nous sommes tous les deux esclaves, mon chum et moi, de cette maison bis centenaire. Et comme tout le monde le sait «une petite vieille», ça occupe! Elle a toujours froid, il faut donc la tenir loin des courants d’air en lui tricotant une nouvelle isolation et en lui cousant un nouveau «re-vêtement». Plus on avance en âge et plus notre apparence se rancit et avant de sentir le moisi.., il faut agir. Parfois, un ravalement de façade s’impose. On troc donc le Nivéa, pour le polyfila! De juin à novembre, notre mission consiste à retaper l’extérieur de la maison. Heureusement pour nous, le Soleil est au rendez-vous.

Et comme tout est une question d’équilibre, je ne délaisse pas pour autant mon projet d’écriture. Les deux de front me permettent d’occuper l’ensemble de mon temps et de mieux créer en ne mettant pas l’accent seulement sur une chose. C’est sûr que je dois faire certains compromis, comme par exemple accepter que l’intérieur de la maison ne soit pas rangé au poil. L’expression parfaite pour quelqu’un qui cohabite avec trois chats, trois chiens et un chum qui perd ses cheveux. L’aspirateur deux fois semaine au lieu de quatre. De plus, j’ai des outils, des pinceaux, des cannes de peinture, et d’autres trucs utiles aux rénovations qui envahissent mon espace de vie et c’est correct de même. Je me dis que c’est seulement pour un temps, qu’il faut passer par là pour arriver à destination. Cette situation me permet d’apprendre à cultiver mon côté zen!

Je n’ai pas de plans préconçus. Comme un tableau géant, cette mosaïque architecturale prend forme au fil des jours. Tout comme l’écriture, l’œuvre se dessine. Et c’est très stimulant de fonctionner ainsi. Je sens mon imagination s’épanouir pleinement. Pareil à de l’oxygène qui remplit mes poumons, mon imaginaire se gonfle de plaisir au fur et à mesure que les idées germent en moi.

Ce week-end, mon complice de vie et moi-même avons comme projet de terminer le dossier du pignon ouest, fenêtres et chambranles. Heureusement que les échafauds sont bien ancrés, parce qu’à trente pieds du sol, on se sent plus près des oiseaux que des racines de pissenlits.

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mercredi 4 août 2010

« Maudite Agasse! »


Ça y est je suis tombée sous le charme comme bien des hommes et bien des femmes qui ont emprunté sa route le long de la crête. Cette reine de beauté m’a chavirée de l’intérieur avec ses flots bleus, son air salin et son grand trou au cœur de son rocher veillant sur «l’eau delà» comme un cyclope. «L’Agasse-Pésie» m’a conquise!

Eh oui je reviens de vacances! Pas question que je reste à la maison pour écrire et retaper ma vieille mansarde. Mon chum m’a convaincue! Décrocher est salutaire lors d’un processus créatif.

Nous sommes donc partis tous les deux, en direction de la mer, accompagnés par la famille chien, constituée de trois toutous, de tailles variables et de caractères tout aussi opposés.

La voiture pleine à rebord de coussins pour animaux, de plats de bouffe, de serviettes de plage (une pour chacun), de portable (au cas où…), de livres (la moitié de la bibliothèque), de chaises de camping, de glacière, d’appareils photos et de quelques vêtements. Et dire que c’est ce que j’appelle voyager léger. Serais-je un peu insécure… ou trop prévoyante??? Bref en essayant de penser à tout il m’arrive souvent d’oublier l’essentiel, c'est-à-dire moi-même…

Cette fois-ci, à part l’espace pour le conducteur, il me restait à peine assez de place pour me poser une fesse sur le siège du passager. Assise de travers un oreiller sur les genoux, lieu ou mademoiselle Virgule Minuscule, Schnauzer de sa race, aime bien voyager en tout confort, loin des deux autres quadrupèdes, de 80 et 60 livres, qui prennent tout l’espace du coffre arrière. Huit heures de route un petit chien qui ronfle sur les cuisses, ça fait un peu long. Heureusement, les rotations de conducteurs s’effectuaient régulièrement. Lorsque je tenais le volant, j’avais souvent droit à une symphonie de ronflements, chum et chiens en concerto. Pas toujours très jolie cette «chien-phonie» de raclements de gosiers.
Mais arrivée en Gaspésie, j’ai complètement oublié l’inconfort du trajet, tellement le paysage est beau à en couper le souffle. Envoutée par la beauté des lieux, je n’ai pas lu une ligne de tous les livres que j’ai apportés. Même «l’insu-portable» est resté cloitré dans son sac de transport. J’ai préféré partir à la chasse aux agates et aux jaspes, des pierres semi-précieuses qui ornent le bord des plages de la Péninsule gaspésienne. J’ai regardé les chiens découvrir la mer et ses vagues d’eau froide qui venaient leur chatouiller le museau et le bout des pattes. J’ai humé l’air du varech, mangé du poisson frais dont les chiens se sont également délectés. En sortant de mon ordinaire, j’ai rencontré des gens extraordinaires aux valeurs vraies, pareilles à la terre rouge des falaises qui se jettent dans cette eau d’une limpidité comme le discours des gens du coin.

La Gaspésie a fait de moi «sa chose» et l’an prochain je compte bien remplir à nouveau la voiture jusqu’au plafond, livres et portable en moins pour me diriger vers cette destination où Christine nous a si gentiment louer sa maison malgré nos trois bêtes, avides de découvrir une si belle région et heureux de pouvoir croquer à belles dents la prise du jour d'Ivan, le poissonnier.

J’ai passé des vacances inoubliables, qui m’ont fait le plus grand bien à l’âme. Et c’est le cerveau chargé d’iode et les poumons gonflés d’air salin que je me remets à mon projet d'écriture en poursuivant mon troisième mois de gestation créative. Merci à tous ceux qui nous ont accueillis avec un large sourire et cette chaleur humaine peu commune. Merci à Pauline (qui fait les meilleures gaufres du monde), à Jonathan, à Christine, à Gilles, à Yod, à Agate et Caillou (artisans tailleurs de pierres), ainsi qu’à Ivan (qui sait nous faire découvrir les trésors de la mer) et à Sandra (qui fait les meilleures croquettes de poisson de la terre).
Au plaisir de vous revoir l’an prochain;-)

Et vous autres, chers blogueurs… comment se déroulent vos vacances?

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mercredi 14 juillet 2010

Créer « l’espace vert ...»

Ça y est… j’ai encore le front collé sur l’arbre. Et à force de vouloir faire le «focus» sur le feuillage, j’ai oublié de prendre le recul nécessaire, celui qui me permet de voir que, derrière l’arbre qui m’obsède, existe une forêt. (C’est Greenpeace qui va être contente de voir que je fais enfin ressortir mon petit côté nature.)

J’ai souvent tendance à ruminer le feuillage de mon arbre obsessionnel, dont je snife l’odeur à m’en rendre malade. Et je me rends bien compte, après coup, qu’avec un tas de feuilles dans le nez, il est très difficile de sentir les choses, à part le « boulot ».

Eh oui, je travaille trop… Comme la majorité des gens d’ailleurs. Et ce travail m’empêche d’aller vers moi et ce qui me fait vraiment plaisir. Ma dernière phrase est complètement erronée… Vous ne trouvez pas? «Mais qu’est-ce qu’elle dit la dame à la tête dure comme un hêtre «écorcé» vif ????» (Pour cette phrase, essayez l’accent français, c’est rigolo.)

Ce n’est pas le travail qui m’empêche d’aller vers moi-même et mes projets, mais la façon dont je gère ma vie. La plus part des gens ne trouvent pas le temps de réaliser leurs rêves parce que leur vie est tapissée mur-à-mur de responsabilités et de fausses croyances, sans aucune plage d’air pur. (Oui Green, tu as bien lu, je parle d’air pur et non de pollution.) Quoi, qu’à trop travailler on arrive souvent à polluer nos plages créatives. (Ça y est j’ai parlé de pollution, vilaine fille!)

Il faut donc savoir créer «l’espace vert…» soi en se donnant des objectifs réalistes. Comme, par exemple, diminuer quotidiennement sa consommation de boîte à images. (Pour ceux qui ne l’auraient pas deviné, il s’agit de la boîte noire au regard vitreux qui squatte un coin de votre salon et qui ne paye pas de pension en plus de s’imposer chez-vous par son format de plus en plus gigantesque. (Ne pas confondre avec un de vos ados poisseux répandus sur le divan.) La boîte à images, elle, est un «a demi-mal» 100 % technologique qui vous bombarde les neurones à grands «coûts» de pub, de jeux-questionnaires sans intérêt, d’émissions «d’avarié-T», de nouvelles pas très nouvelles et de tranches de vie qui vous empêchent souvent de vivre activement la votre.)

Couper de 30 minutes sa consommation quotidienne de ce «bien précieux» qu’est la télévision est un sevrage raisonnable qui permet de recycler, mine de rien, trois heures et trente minutes par semaine de son rarissime temps pour se rapprocher de son projet. (Oui Greenpeace j’ai bien dit recycler;-) En y allant progressivement la résolution de créer son «espace vert…» soi devient plus réaliste et surtout plus durable.

Accro de ce temps juste à soi, après il suffit d’augmenter la dose. (Ici, je ne parle pas de drogue voyons, que vous avez l’esprit tordu de penser une telle chose. Si Santé Canada savait ça, je ne donne pas «chair de mon pot». Ce n’est pas parce que je suis accro de mon espace créatif et que je parle, au début de ce texte, de snifer l’odeur de l’arbre ainsi que de feuilles dans le nez que cela fait de moi une droguée. Non chers lecteurs, je ne suis pas toxico, seulement dépendante du plaisir de créer.

On respire par le nez mademoiselle avec deux ailles qui «fly» pas mal haut!!!! Je vais me «camé» un peu, parce que je sens que je vais me défoncer pour vous écrire une autre page de texte. Et je ne voudrais surtout pas, par cet exploit, devenir votre héroïne de la journée en vous piquant au vif. Créer ce n’est pas une question de veine. Avant de créer, il faut apprendre à prioriser son espace.)

Et «bouleau» ou pas, ce temps précieux ou ont est «saule» avec soi-même devient non négociable! À moi pour toujours, une petite demi-heure, «forêt ever»!

P.-S. (Pour Petit Secret) il faut que je vous dise… après ce texte Green et moi, on a fait la paix;-)

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mercredi 7 juillet 2010

Trop osée…, Google m’a mise à l’index.

Enfin! Mon blog a été indexé par Google, ce qui ne veut pas dire que, je suis trop, olé, olé, rassurez-vous. Non cela veut seulement dire qu’à partir de maintenant, la planète tout entière peut avoir accès à ce blog simplement à partir de la barre de recherche Google en tapant quelques mots sur le clavier comme par exemple : chronique osée, osée, ou tout simplement, j’Osée.

Je n’en crois pas mon «insu-portable» ordinateur. J’ai maintenant un petit coin sur le web. Ce qui prouve que même les technos poches ont leur place au soleil «vertu-elle» sans pour autant être des «vertus-oses» de la chose. Il suffit d’attendre un peu et Sir Google finira par vous reconnaitre comme faisant partie de son royaume.

Sujet ou complément, il faut savoir oser et faire preuve de patience. Et comme la patience est une vertu…, je n’ai eu qu’à lui accoler des ailes pour m’envoler vers la réalisation de mon projet, qui lui, n’a rien de virtuel.

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jeudi 1 juillet 2010

Les émotions en dents de « si »

Je suis dans ma quatrième semaine de gestation créative et mon humeur joue au yoyo entre l’appréhension, l’indécision, les craintes, la joie, l’euphorie et l’allégresse. Ces émotions peuvent être indépendantes les unes des autres, ou arriver en «forfait de groupe» sous l’appellation de : «Montagnes rustres». Une boîte de papier-mouchoirs accompagne toujours ce forfait. Petit mouchoir dans lequel il est bon de déverser son surplus de désespoir émotif liquéfié. Et «si» j’écrivais telle chose… Et «si» je phrasais ça autrement. Et «si» je faisais ce truc… Et si… et si la valse des «indéci-si-ons» ralentissait un peu la «k-danse», je pourrais enfin emboîter le pas.

Cette majestueuse fricassée émotive me tombe sur les nerfs, au point de me fatiguer royalement. Mon docteur me dit que c’est normal avec l’imaginaire dans le tapis « don’t stop » des premiers mois et la construction de mon nouvel espace créatif, qu’il faut que j’apprenne à me dorloter un peu. «Prenez soin vous!» qu’il me dit. «Pour guérir de votre fatigue royale, apprenez à vous faire servir comme une reine». (Les sujets eux, ils sont bien prêts à servir la dame, mais les plus réticents ce sont les verbes.)

«N’essayez pas d’être la future-maman-parfaite. Il est plus important de vous reposer que d’avoir une maison propre comme un sou neuf». Un sou neuf? Mais qu’est-ce qu’il me raconte ce docteur du haut de sa diplômassions, mais c’est qu’il me gruge avec ses théories de «docteur-rat». Il devrait pourtant savoir qu’avec une vieille mansarde à retaper cette expression de sou neuf, perd tout son sens. Je me sens plutôt l’intérieur «sans dessus le sou»! «Libérez-vous des activités qui ne sont pas essentielles», qu’il me dit. «Apprenez à prendre du temps pour vous» J’aimerais bien le voir à ma place…

Et pour finir, vous ne savez pas quoi??? Il m’a dit que le mélèze qui avait pris racine dans ma tête pouvait se guérir. Il a sorti un petit papier de sa poche sur lequel il a griffonné le mot prescription. Et dessous, il a écrit : «Prendre pour les trois prochains mois deux cachets par jour «d'inspire-in» ».

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jeudi 24 juin 2010

La vengeance est "lousse" au cœur de l’auteure

Je suis désolée pour ce lien interrompu de quelques jours. Cinq longues journées sans vous écrire. Cela m’a paru une éternité. Mais comme je me trouvais face à un conflit « majeur » opposant mon cerveau et mes deux doigts tapageurs, j’ai dû régler ça à la dure. Pas question d’accepter leur nouvelle convention collective qui, supposément, les ralliait aux travailleurs de la construction, comme je vous le disais dans mon dernier texte. Après tout, c’est moi le patron… J’ai donc décidé de les prendre au mot en jouant au fier-à-bras.

« Construction vous dites… Je vais vous en faire voir moi, de la vraie construction. » Je les ai donc forcés à quitter leur joli petit clavier propret pour les enrôler dans une démolition effrénée du patio arrière et de sa cuisine d’été.

Et bien, vous savez quoi? Ils n’ont pas arrêté de se plaindre. Durant toute la durée des travaux, ils ont rechigné. À force de transporter des planches Hector Phalange, pourtant très à droit, c’est fait rentrer dedans par une armée d’échardes et Victor Phalangette, le gauchiste revendicateur de première, à fini par attrapée une « phal-angine » à travailler main nue. Et pour finir, tous les deux se sont réunis pour me prier de les reprendre à titre de secrétaires pour la suite de ma gestation créative. J’avoue avoir quelque peu hésité… puis j’ai fini par accepter même s’ils ne sont pas trop rapides, ces deux doigts sont tout de même plus efficaces que les huit autres que le clavier rend complètement stériles. Heureusement, ce n’est pas mon cas. Une femme stérile en gestation, ça doit être « lait », surtout en ce qui concerne les montées créatives.

Revenons donc à mes boutons, non ce n’est pas un « laper-suce », les rénovations, ça me donne réellement des boutons. C’est rendu que mon amoureux les compte le soir, pour s’endormir! Et il n’a pas le sommeil facile. Lorsqu’on construit un projet, il faut voir à tout. J’ai parfois l’impression de me sentir comme un citron qui se presse de passer dans le trou d’un beigne. Je retiens mon souffle, je me pince le nez, parce que la graisse de beigne je n’aime pas trop, puis je saute dans le trou! Même lorsque l’on engage des gens compétents, il faut être tout là au cas où l’autre n’y serait pas…(si vous voyez ce que je veux dire…) ;-) Il ne faut jamais oublier que nous ne sommes pas le seul client de l’entrepreneur et que des erreurs coulées dans le ciment, on a déjà vu ça plus d'une fois! On a même déjà vu des délateurs coulés dans le mortier, pour avoir dit la vérité. C’est là qu’on voit que toute vérité n’est pas toujours bonne à dire, surtout à l'entrepreneur qui ne vous rappelle pas, même après que vous l'ayez sonné 10 fois. Alors, imaginez une petite erreur niaiseuse… comment est-ce que c’est facile à camoufler dans du béton armé « d’une Bazooka ». (C'est joli dit avec l'accent espagnol, essayez ça!)
Hé oui…, les gras qui ont coulé la fondation de mon espace créatif, en plus de suer à l'ouvrage, ruminaient au même rythme qu'ils coulaient le béton, l'esprit un peu vagabond. À quoi pensaient-ils? Certainement pas à mon premier "one woman show" et c'est bien correct de même! Chacun sa façon de penser, esprit libre ou bétonné, l'important c'est que dans toute pensée il y a une grande part de créativité.

Je vous tiens ce discours-là, parce que je me sens vraiment en période de construction globale. Je rénove mon intérieur. Je construis mon projet et je me bâtis un nouveau lieu créatif stimulant. Au diable les dépenses! Même si je ne fais pas partie de la gomme « so-chialle » comme dirait Jean Chrétien (ça y est, je parle encore de religion), j’étire mon caoutchouc le plus que je peux, pour en tirer le maximum de plaisir. Tout ça pendant que mon conseiller financier, lui, s’arrache la moumoute avec des mitaines pour le four, parce que c’est un fin gourmet ce jeune homme qui gère mon « porte-faille ». Six pieds et quatre pouces d’homme, ça fait long d’estomac. Je n’ose même pas imaginer les brûlures qui vont de pair avec le gabarit de « l’homme de bon conseil ». Je me contente de me dire qu’on ré-hypothèquera s’il le faut, mais en attendant, c’est important que j’avance. Je me sens un peu, beaucoup, énormément comme un élastique étiré à pleine capacité, sur sa rampe de lancement (un crayon HB). Parlant d’élastique, ça me fait penser au visage de ma tante de 90 ans après sa chirurgie « ostie d’tiques ». Crée matante Bella va! Mais c’est une autre histoire que je vous raconterai dans mon premier « one woman show ». Hi, hi, hi…

Pour revenir au projet et à direction que je veux donner à ma vie, n’ai-je pas dit dans mon texte « Je suis riche! Et vous? », que le meilleur placement résidait avant tout en nous-mêmes et bien c’est ce que je fais. J’investis dans mes projets. Je me dis, que lorsque viendra le temps de prier les commanditaires (à genoux svp) pour obtenir des sommes
« substance-ciels » afin de financer mon accouchement, il sera plus facile de convaincre les investisseurs, parce que j’aurai moi-même mis du pactole dans le panier de la quête.

Durant la construction de mon projet de rénovation, j’ai même pensé, à quelques reprises, couler Hecto Phalange et Victor Phalangette dans le béton pour ne plus les entendre me ramener à l’ordre sur mon projet d’écriture. Mais… je ne l’ai pas fait. J’avais trop peur d’y laisser un peu de moi-même. On ne peut pas monter plusieurs projets de front avec le même rythme et la même intensité, ça Phalange et Phalangette l’on comprit. Ces deux doigts de sagesse se ressemblent beaucoup, même s’ils ne sont pas nés de la même « main », on dirait des jumeaux. Ils me ramènent souvent à l’ordre, dans mon désordre créatif. Malgré leur idéologie qui les oppose, ils se considèrent comme des frères de sang. Ça, c’est un peu normal, puisqu’ils ont tous les deux le même cœur. Et ils viennent tout juste de découvrir que « lorsqu’ils me pompent », c’est un peu eux qu’ils pompent. Ne sommes-nous pas tous interreliés au cœur de quelque chose de plus grand que nous? Cette créativité qui nous anime ne provient-elle pas d’une source universelle à laquelle il est bon de s’abreuver? Et en ce qui me concerne, je m’enivre quotidiennement de ce plaisir de créer et lorsque je lis vos commentaires, je vois que je n’écris pas en « vin »;-)

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vendredi 18 juin 2010

Elle flotte, « mea-culpa »!

Lorsque je suis dans mon processus créatif, je flotte « littérairement ». C’est comme si j’étais ailleurs. Les idées se bousculent dans ma tête pareille à une récréation du vendredi. Les images tourbillonnent à une vitesse folle, elles m’étourdissent. Ma main, pourtant adroite, n’arrive pas à tout noter.

Imaginez, moi qui tape à deux doigts. Les deux pauvres ils « s’enquilosent » et rouspètent. Cette semaine ils m’ont même menacée de faire la grève. Oui,oui, la grève... Ils m’ont dit être solidaires avec les travailleurs de la construction. Imaginez-vous ça??? Je leur ai dit que ça n’avait rien à voir. Et bien, ils ont demandé le vote à main levée figurez-vous! Et ils m’ont répondu que ça avait tout à voir puisqu’ils construisent mes textes! Et bien moi, je les soupçonne d’avoir fait du pouce sur l’idée pour se taper un congé à mes dépend.

En fait, c’est moi qui bâtis le texte en créant l’idée, eux ils m’obéissent au doigt et à l’œil. Créer, c’est comme être dans son monde. C’est un peu comme cuisiner pour quelqu’un. On prend une journée complète pour tout préparer et l’on espère que notre invité va se régaler. Pour un texte, c’est la même chose. Les idées s’entrechoquent, les phrases prennent forme. On remodèle, on polit, puis lorsqu’on pense tenir quelque chose de bon… oups, on lâche le morceau sur le web, comme une bouteille à la mer, sans connaitre la suite. On ne sait même pas si notre texte sera lu, ou s’il partira à la dérive dans une mer de messages perdus. Ou pire encore, si notre bouteille remplie de mots n’ira pas s’échouer sur une plage française en plein mois de juillet… Puis, on voit que quelqu’un a pris le temps de nous écrire un commentaire.

Ouf! Tout à coup, on sent des ailes nous pousser, on plane on virevolte, on a l’impression d’avoir devant nous une montagne de sorbet aux fraises. On a encore plus d’idées qui viennent frapper à la porte d’en haut, on a l’impression d’être relié, plus vivante. On sent que notre projet peut apporter aux autres, qu’on est plus seule face à la bête et c’est réconfortant. Alors on veut répondre, faire de jolies tournures de phrases, mais la Sainte Dyslexie, mélangée à l’emballement et l’heure tardive ne font pas toujours bon ménage. Ce cocktail explosif peut parfois jouer des tours en amenant à l’esprit des expressions qui pour l’image sont jolies, mais dans les faits, pas très ajusté. Mais trop tard, le commentaire est parti! Mea culpa pour cette frénésie de l’auteur débutant qui pour la première fois partage ses écrits.

Quoi qui l’en soit ce qui est dit est dit. Dorénavant, je m’engage à ne pas trop m’emballer lorsque je recevrai un commentaire et au moment de répondre à me tourner les doigts 7 fois avant de taper. Car dans tout moment de frénésie, il est sûrement plus sage de seulement dire merci;-)

Merci tout particulièrement à : André, Hélène T, Gabrielle et Josée pour vos précieux commentaires. Ils me touchent profondément et m’encouragent à me garder à flot et à être meilleure. Vous savoir là me comble et je tenais à ce que vous le sachiez;-)

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