dimanche 29 août 2010

On se serait presque cru à «Hamster-dame»


Ceux qui me connaissent bien savent que je suis une amoureuse de la vie et de tout être vivant. La preuve en est, que pas plus tard qu’hier, en me promenant dans le Vieux-Québec, sur la rue Saint-Jean, en compagnie de mon filleul, j’ai remarqué une énorme libellule, aussi grosse que ma main, prisonnière de la vitrine d’une galerie d’art. Elle se débattait désespérément pour essayer de retrouver sa liberté.

Sans aucune hésitation, je suis entrée dans le commerce avec la ferme intention de libérer l’insecte de son impasse. (Greenpeace aurait été fière de moi!) Le propriétaire de la galerie qui était au téléphone me regarda d’un drôle d’air. Puis voyant ma détermination, il nu d’autre choix, que celui de s’incliner et de me prêter main-forte. Il m’apporta donc un escabeau de trois marches, qui malheureusement ne se révéla pas à la hauteur de la situation. J’ai du monter carrément dans la vitrine entre toiles et sculptures pour essayer de capturer la bête à l’aide d’une petite boîte sous laquelle je tentais de glisser, doucement, un carton de taille supérieure à la boîte. Malheureusement, l’insecte me déjouait à tous les coups, s’échappent furtivement de mon piège cartonné. Si bien que le propriétaire de la galerie, un peu à bout de nerfs optiques proposa d’étourdir l’insecte, qu’il croyait être un colibri, à grands jets de « windex ». Idée à laquelle mon filleul et moi nous sommes objectés fermement. Il n’en était pas question, un point c’est tout!

Je n’étais pas prête à abandonner. Et comme le ridicule n’a jamais tué personne (du moins, c’est ce que ma mère m’avait toujours répété), je sautillais, gambadais et m’étirais en tous sens dans la vitrine devant le regard ébahi du propriétaire de soixante-dix ans, bien sonnés, qui s’exclamait à tue-tête : «Ça me rappelle Amsterdam dans les années 70. On se croirait à Amsterdam!!!!»

Et moi de penser : «On peut tu se garder une petite gêne…. Et un peu de silence s.v.p.! J’ai besoin de toute mon attention, car la situation devenait de plus en plus périlleuse.» Puisqu’à ce moment, bien précis, je faisais le grand écart par-dessus deux sculptures de Clément Lemieux, pour éviter de mettre le pied dans une toile de «Corno». Un sauvetage, dont le moindre faux pas aurait pu être catastrophique pour mon «porte-faille».

Le mot Amsterdam crié à tue-tête de façon répétitive par le septuagénaire avait à mon esprit une tout autre résonnance. Moi je me voyais plutôt comme un de ces petits rongeurs qu’on prend plaisir à regarder tournoyer dans sa petite roulette métallique dans la vitrine de l’animalerie. Moi je me sentais davantage à « Hamster-dame »!

Puis ça y est, je venais enfin de capturer l’insecte qui, à bout de souffle, avait fini par se laisser attraper par le hamster femelle en petit short et en camisole.
Trop absorbée à me glisser les fesses sur la vitre pour réussir mon sauvetage, je n’avais pas porté attention à l’attroupement des passants qui s’étaient agglutinés, devant la vitrine, comme des sangsues pour admirer mes déhanchements et mes flexions (« Encore souple la mère pour son âge » devaient se dire les gens attroupés). Le sauvetage terminé, j’ai eu droit à un tonnerre d’applaudissements en plein trottoir. Je ne saurai jamais si c’est pour mon altruisme ou pour mes pas de danse. Quoi qu’il en soit, c’était la première fois que j’avais droit à une ovation debout! J’ai rougi et de peur d’avoir à me faire offrir un emploi par le propriétaire du bar d’en face, je me suis poussée en courant dans la rue derrière l’Hôtel de Ville, mon filleul à mes trousses.

À J’Osée © tous droits réservés

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