jeudi 1 juillet 2010

Les émotions en dents de « si »

Je suis dans ma quatrième semaine de gestation créative et mon humeur joue au yoyo entre l’appréhension, l’indécision, les craintes, la joie, l’euphorie et l’allégresse. Ces émotions peuvent être indépendantes les unes des autres, ou arriver en «forfait de groupe» sous l’appellation de : «Montagnes rustres». Une boîte de papier-mouchoirs accompagne toujours ce forfait. Petit mouchoir dans lequel il est bon de déverser son surplus de désespoir émotif liquéfié. Et «si» j’écrivais telle chose… Et «si» je phrasais ça autrement. Et «si» je faisais ce truc… Et si… et si la valse des «indéci-si-ons» ralentissait un peu la «k-danse», je pourrais enfin emboîter le pas.

Cette majestueuse fricassée émotive me tombe sur les nerfs, au point de me fatiguer royalement. Mon docteur me dit que c’est normal avec l’imaginaire dans le tapis « don’t stop » des premiers mois et la construction de mon nouvel espace créatif, qu’il faut que j’apprenne à me dorloter un peu. «Prenez soin vous!» qu’il me dit. «Pour guérir de votre fatigue royale, apprenez à vous faire servir comme une reine». (Les sujets eux, ils sont bien prêts à servir la dame, mais les plus réticents ce sont les verbes.)

«N’essayez pas d’être la future-maman-parfaite. Il est plus important de vous reposer que d’avoir une maison propre comme un sou neuf». Un sou neuf? Mais qu’est-ce qu’il me raconte ce docteur du haut de sa diplômassions, mais c’est qu’il me gruge avec ses théories de «docteur-rat». Il devrait pourtant savoir qu’avec une vieille mansarde à retaper cette expression de sou neuf, perd tout son sens. Je me sens plutôt l’intérieur «sans dessus le sou»! «Libérez-vous des activités qui ne sont pas essentielles», qu’il me dit. «Apprenez à prendre du temps pour vous» J’aimerais bien le voir à ma place…

Et pour finir, vous ne savez pas quoi??? Il m’a dit que le mélèze qui avait pris racine dans ma tête pouvait se guérir. Il a sorti un petit papier de sa poche sur lequel il a griffonné le mot prescription. Et dessous, il a écrit : «Prendre pour les trois prochains mois deux cachets par jour «d'inspire-in» ».

À J’Osée © tous droits réservés

6 commentaires:

  1. Enfin j'ai pris le temps de te lire. Et quel plaisir j'ai eu. J'adore ton "imagination" qui me va droit au corps, au coeur et à l'âme. Je sais déjà que je deviendrai accro à ton blogue... qui d'ailleurs te va si bien. Ces peurs qui t'habitent me font bien rigolées. Il faut croire que toutes ces peurs sont les mêmes pour tous. Et parfois, il y a une brave et jolie âme qui OSE les prendre de front avec toutes les émotions qu'elles font naître. Alors, je te dis merci de prendre ce moment dans ta vie pour être dans l'action. Comme tu le sais si bien, c'est à travers l'action que les peurs se transforment et permettent d'accoucher d'une formidable création.

    Au plaisir de te lire encore et encore.

    Carole

    p.s.: parlant de dyslexie, je te comprends très bien. Étant adjointe administrative de formation, tu comprendras que j'utilise les 10 doigts de mes deux mains sur le clavier. Mais une fois au-dessus, presque la totalité de ces 10 doigts sont tous mélangés. Ils ne font aucune distinction entre la partie droite et la partie gauche du clavier sur lesquelles ils doivent travailler. Bon, que veux tu?!?! on s'y fait (même si ça demande beaucoup de concentration) et ça m'a fait du bien de partager ça avec toi!!!

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Carole

    Je suis très heureuse de te compter parmi les membres du blog.
    Merci d'avoir pris le temps de m'écrire, ça me touche profondément.
    Hector Phalange et Victor Phalangette, n'en reviennent tout simplement pas,tapper à 10 doigts... alors que juste à deux, ils trouvent le moyens de s'enfarger!

    Au plaisir de te relire.

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour Josée,
    On ne se connaît pas encore mais je prend un malin plaisir à tenter de te découvrir un peu à travers ton écriture. Ton blog m'a accrochée, c'est très divertissant, tu as beaucoup de talent !
    En attendant le plaisir de travailler ensemble ou d'assister à ton one-woman show, je continuerai à te lire ! Merci !
    Au plaisir,
    Sonia Pouliot
    (nouvelle coordonnatrice aux affaires étudiantes et communautaires du Cegep Lévis Lauzon)

    RépondreSupprimer
  4. Hey Josée, les émotions c'est la vitamine C des créateurs, il faut en manger et de toutes les sortes, il faut simplement les canaliser vers la création plutôt que vers le désespoir. Le meilleur exemple d'artiste torturé par ses émotions, toute sa vie, c'est Beethoven, et ensuite Chopin était tracassé par la maladie, et Edgar Allan Poe par les drogues, et Stephen Hawkins par une terrible maladie qui le paralyse.

    Il faut se laisser aller par l'expérience émotive et en faire un bonus pour la création mais il y a un point qu'il ne faut pas dépasser -- n'est-ce pas ?

    Je pense que t'as ce qu'il faut pour gérer ça comme une pro. Continue d'avancer, t'as mon support. T'es courageuse de changer de vie comme ça et c'est normal de pas être émotivement convaincu de tout au début, alors FONCE !

    S.Bizier

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour Bize

    Merci pour tes mots encourageants, ça me touche.

    Je suis heureuse de voir que contrairement à Chopin et à Stephen Hawkins je ne suis ni malade et ni sous les effets de la drogue comme Allan Poe. Quoi qu'on pourrait se permettre d'avoir de sérieux doutes en lisant certains de mes textes.... Non Saint-Bize, je vous jure que je suis sobre et complètement "frosty nature" comme un beigne au miel de chez l'oncle Tim.

    RépondreSupprimer
  6. Bonjour Sonia que je ne connais pas.

    Merci d'avoir pris le temps de jeter un oeil sur ce blog pour finalement y jeter les deux yeux.

    Merci pour tes bons mots et au plaisir de te connaitre.

    RépondreSupprimer