mardi 31 août 2010

Ainsi va la Vie


Lorsque le Soleil se couche sur le champ derrière chez moi, il se lève quelque part en Australie. La nuit, le jour. Le noir, le blanc. La peine, la joie. Tout est dualité et éternel recommencement. Ainsi va le cycle de la vie.

Hier j’ai reçu deux courriels presque coup sur coup, qui m’ont chamboulée d’un extrême à l’autre. Un de ces messages m’annonçait qu’une personne que j’apprécie beaucoup et qui a toujours fait preuve d’une immense générosité à l’égard des autres est atteinte d’une maladie incurable. «Injustice» me suis-je dit. L’autre message, à l’opposé du premier, était porteur de vie, d’espoir et de bonne nouvelle, puisqu’il était question de naissance.

À la lecture des deux textes, j’ai ouvert les valves. Pour des raisons différentes, j’ai pleuré.

J’ai pensé que nous étions très peu de chose à la lecture du premier message et que la vie était bonne à la lecture du deuxième.

Et si malgré nos déboires et nos tristesses la vie était toujours bonne. Bonne et juste dans ce que nous appelons l’injustice. Et si tout n’était qu’expérience pour balancer de vieilles mémoires du passé, pour nous aider à évoluer vers quelque chose de meilleur.

Y’a de quoi pleurer! Pleurer de joie devant cet éternel recommencement qui fait de nous des êtres en constante évolution.

Vivre pleinement chaque instant. Aller au bout de ses rêves. Aller au bout de soi-même. Être ce que l’on a toujours voulu. Être ce que l’on est, c'est-à-dire être fidèle à soi-même en harmonie avec l’énergie qui nous anime, celle qui nous pousse vers notre propre réalisation.

Ce soir là, le regard perdu au loin sur le grand champ de soya, j’ai regardé le Soleil se coucher baignant les nuages d’une lumière orangée. Ce même Soleil qui bientôt allait se lever sur un autre continent. J’ai souri, séché mes larmes et me suis remise à mon projet.

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dimanche 29 août 2010

On se serait presque cru à «Hamster-dame»


Ceux qui me connaissent bien savent que je suis une amoureuse de la vie et de tout être vivant. La preuve en est, que pas plus tard qu’hier, en me promenant dans le Vieux-Québec, sur la rue Saint-Jean, en compagnie de mon filleul, j’ai remarqué une énorme libellule, aussi grosse que ma main, prisonnière de la vitrine d’une galerie d’art. Elle se débattait désespérément pour essayer de retrouver sa liberté.

Sans aucune hésitation, je suis entrée dans le commerce avec la ferme intention de libérer l’insecte de son impasse. (Greenpeace aurait été fière de moi!) Le propriétaire de la galerie qui était au téléphone me regarda d’un drôle d’air. Puis voyant ma détermination, il nu d’autre choix, que celui de s’incliner et de me prêter main-forte. Il m’apporta donc un escabeau de trois marches, qui malheureusement ne se révéla pas à la hauteur de la situation. J’ai du monter carrément dans la vitrine entre toiles et sculptures pour essayer de capturer la bête à l’aide d’une petite boîte sous laquelle je tentais de glisser, doucement, un carton de taille supérieure à la boîte. Malheureusement, l’insecte me déjouait à tous les coups, s’échappent furtivement de mon piège cartonné. Si bien que le propriétaire de la galerie, un peu à bout de nerfs optiques proposa d’étourdir l’insecte, qu’il croyait être un colibri, à grands jets de « windex ». Idée à laquelle mon filleul et moi nous sommes objectés fermement. Il n’en était pas question, un point c’est tout!

Je n’étais pas prête à abandonner. Et comme le ridicule n’a jamais tué personne (du moins, c’est ce que ma mère m’avait toujours répété), je sautillais, gambadais et m’étirais en tous sens dans la vitrine devant le regard ébahi du propriétaire de soixante-dix ans, bien sonnés, qui s’exclamait à tue-tête : «Ça me rappelle Amsterdam dans les années 70. On se croirait à Amsterdam!!!!»

Et moi de penser : «On peut tu se garder une petite gêne…. Et un peu de silence s.v.p.! J’ai besoin de toute mon attention, car la situation devenait de plus en plus périlleuse.» Puisqu’à ce moment, bien précis, je faisais le grand écart par-dessus deux sculptures de Clément Lemieux, pour éviter de mettre le pied dans une toile de «Corno». Un sauvetage, dont le moindre faux pas aurait pu être catastrophique pour mon «porte-faille».

Le mot Amsterdam crié à tue-tête de façon répétitive par le septuagénaire avait à mon esprit une tout autre résonnance. Moi je me voyais plutôt comme un de ces petits rongeurs qu’on prend plaisir à regarder tournoyer dans sa petite roulette métallique dans la vitrine de l’animalerie. Moi je me sentais davantage à « Hamster-dame »!

Puis ça y est, je venais enfin de capturer l’insecte qui, à bout de souffle, avait fini par se laisser attraper par le hamster femelle en petit short et en camisole.
Trop absorbée à me glisser les fesses sur la vitre pour réussir mon sauvetage, je n’avais pas porté attention à l’attroupement des passants qui s’étaient agglutinés, devant la vitrine, comme des sangsues pour admirer mes déhanchements et mes flexions (« Encore souple la mère pour son âge » devaient se dire les gens attroupés). Le sauvetage terminé, j’ai eu droit à un tonnerre d’applaudissements en plein trottoir. Je ne saurai jamais si c’est pour mon altruisme ou pour mes pas de danse. Quoi qu’il en soit, c’était la première fois que j’avais droit à une ovation debout! J’ai rougi et de peur d’avoir à me faire offrir un emploi par le propriétaire du bar d’en face, je me suis poussée en courant dans la rue derrière l’Hôtel de Ville, mon filleul à mes trousses.

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mardi 24 août 2010

Ouvrir la porte


Pour ouvrir la porte, il faudrait tout d’abord que j’en aie. Vive les rénovations! Mes récents travaux m’ont amenée à construire une rallonge de la partie arrière de la maison. Au début, par obligation à cause de la désuétude des lieux. Puis monsieur Tanqua s’est mis de la partie. «Tanqua» comme dans tant qu’à y être, pourquoi ne pas faire «si», pourquoi ne pas faire «ça»…. Ça serait mieux «ça» au lieu de «si». Et puis «si» c’est moins de chichi que «ça». Vous voyez le genre… On arrive plus à s’en sortir tellement le cerveau nous tourne en bourrique. Et parlant de sortir, je peux le faire aisément puisqu’il manque présentement 3 portes à la maison. Portes de bois ancestrales faites sur mesure que je n’aurais pas avant le début novembre. Ce sont les mouches qui sont contentent qu’on ne leur ferme plus la porte au nez.

D’ici la fin de l’automne, je devrai donc cohabiter avec trois grands trous béants dans la section arrière de la maison. Moins jolis que le Rocher percé, ces trois orifices me rappellent pourtant mes vacances en Gaspésie (lieu de quiétude loin des rénovations). C’est pour l’instant, le seul avantage que j’y trouve. Je me console en me disant que ce rocher vit dans un courant d’air perpétuel depuis des siècles. Moi je n’ai que quelques mois à attendre, mais novembre c’est encore loin et à cette date-là, si je me souviens bien, il ne fait pas très chaud et la neige est à nos portes. Et encore là, faudrait-il que j’en aie pour que la neige arrive à se déposer sur les seuils?

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lundi 23 août 2010

La vessie pleine comme une citerne


Debout devant la réception de l’hôpital, les jambes enroulées comme un bretzel, j’attendais que la réceptionniste m’indique ou se trouvait la salle des échographies. Mais contrairement à mes attentes, elle avait les yeux rivés sur son bureau, pendue au téléphone, elle s’évertuait à parler à je ne sais qui de sa soirée de samedi aux allures plutôt olé,olé.

Moi, j’avais juste envie! Envie d’uriner sur son carrelage frais lavé, devant son petit comptoir à la vue de tous. Envie de lui crier que je dialoguais depuis une bonne heure avec une vessie pleine comme une citerne, afin de la raisonner pour ne pas qu’elle éclate.

Finalement, elle remarqua mon regard jauni par mon envie de me soulager et mes lèvres crispées par la douleur, puis elle raccrocha. Et c’est avec son plus beau sourire, celui qui laissait voir un trou entre ses deux palettes, qu’elle me siffla la réponse tant attendue : «Vous tournez à gaucheeee, vous montez deux étageeees par l’escalier, parce que l’assenseur est en réparation. En haut vous allez à votre droiteeeee, puiiiis vous tournez à gaucheeee, puiiiis encore à gaucheeee, puiiiis c’est finalement à droiteeee, sur votre gaucheeee.» Moi qui suis dyslexique, avec autant de droite et de gauche, j’étais encore plus mêlée qu’un cube «rubik».

J’ai quand même tourné à gauche, pour prendre l’escalier qui en fait, se trouvait à ma droite et j’ai sautillé jusqu’au septième étage, ou l’on me remit une jaquette bleue ciel pas trop du style Armanie. Puis le docteur «Grave-elle» me fit étendre sur le dos et me badigeonna le bedon de confiture aux fraises bleues. Ce qui me donna des envies… à chacun ses petits plaisirs. Moi la confiture de «stroumpfs» j’adore!

Eh oui, ce matin je passais ma première échographie pour me faire dire que tout est normal, malgré l’air grave de mon docteur.
Pour ceux qui auraient eu des doutes, je suis bien dans mon troisième mois de gestation créative, c’est confirmé!

Après cette expérience, ma vessie a pu se laisser aller dans un concerto d’urine en compagnie des vessies de mesdames Dubé et Lapointe, mes deux voisines de cabinet qui, elles aussi, avaient revêtu du Armanie bleu ciel pour l’occasion. On aurait dit un trio pop des années soixante-dix.
Une petite chorégraphie avec ça!

J’imaginais facilement le topo. Et c’est un sourire fendu d’une oreille à l’autre que j’ai continué à vidanger mes huit verres d’eau en compagnie de mes deux partenaires qui n’en finissaient plus de faire le vide dans une salle de toilettes foutrement écho, écho, écho!!!!!

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mardi 17 août 2010

Des sushis sans chichi


J’ai déjà lu quelque part que le poisson cru était excellent pour le cerveau, maximisant ainsi le travail intellectuel. Moi qui raffole des sushis, il n’en fallait pas plus pour que je double ma consommation de ces friandises asiatiques roulées de mains de maître par le petit restaurateur près de chez moi. Je me suis dit que mon processus créatif n’en serait qu’amélioré pour ce troisième mois de gestation créative.

Ce midi, accompagné de mon springer anglais, je me suis rendue clopin-clopant
chercher ma ration de sushi, trop lâche pour me cuisiner quoi que ce soit.
Rendu devant le comptoir, mon chien avec ses grands yeux d’épagneul anglais m’a fait la scène du chien battu en mal de bouffe. Il gémissait, se roulait sur le dos, agitait ses quatre pattes dans les airs et en conclusion feignait le mort. Le grand jeu quoi! Presque aussi honteuse qu’une mère et son bambin au super marché devant le rayon des friandises, j’ai succombé pour acheter la paix. Et cette paix se résumait à un morceau de poisson cru.

Si on peut sortir un Gaspésien de la Gaspésie, je vous jure que l’on ne peut pas enlever de l’esprit du chien l’odeur du poisson cru. J’ai donc commandé à la jeune fille qui prenant les commandes un morceau de poisson supplémentaire pour ma bête féroce qui n’en pouvait plus de faire la crevette sur le parquet du restaurant.

Elle : «Vous voulez dire un sashimi madame?»

Moi : «Non, juste un morceau de poisson cru.»

Elle : «C’est ce que je dis, un sashimi. Ce sont trois morceaux de poisson en forme de fleur, placés délicatement sur un nid de radis chinois.»

Moi : «J’en veux seulement un, pas trois.»

Elle : «Le sashimi, ça vient toujours par trois morceaux. Vous comprenez, on ne peut pas faire la fleur avec un seul morceau, Madame. Ça va être 5.95$ pour le sashimi.»

Moi : «C’est pour mon chien mademoiselle. Je me fou complètement que le poisson soit placé en forme de fleur ou non, qu’il y est un nid de radis chinois ou pas. C’est seulement pour mon chien. Je veux simplement un morceau de poisson cru, un point c’est tout.»

Elle : «Ça va vous faire 5.95 $ de plus pour le sashimi du chien.»

Moi : «Bon écoutez mademoiselle, je veux juste un morceau de poisson, juste un. Pas de radis, pas de sashimi. Et il n’est pas question que je paye 6$ pour un morceau de poisson cru pas plus gros que mon pouce. Pis en plus, moins frais que celui de la Gaspésie, j’en suis certaine.»

(Je pense que mes vacances me manquent.)

Elle : «Je vais voir ce que je peux faire.»

Elle disparut dans la cuisine, pendant que mon chien n’en finissait plus de râler son désespoir. Avec tout ce boucan, mon restaurateur préféré finit par se montrer le bout du bonnet.

Lui : «Ah, c’est vous;-)» «Pas de problème Suzie, madame est une habituée, tu lui mets un morceau de saumon cru pour son chien et tu rajoutes 1 $.»
«Je dois retourner à ma cuisine. Bonne journée madame J’Osée»

Encore Elle : «Le chien va t’il prendre du gingembre et une paire de baguettes?»

Moi : «Non, sans gingembre pour le chien. Mais vous rajoutez quatre paires de baguettes puisqu’il a quatre pattes.»

Sur cette phrase, je suis sortie promener mon fou rire et mon gros toutou sur le trottoir d’en face en attendant ma commande. À mon retour, j’ai pris mon sac et en donnant à mon chien son morceau de poisson tant convoité j’ai constaté «qu’Elle» avait bien mis cinq paires de baguettes, une pour moi et quatre pour le chien. Ma théorie sur les bienfaits du poisson cru pour les neurones venait de se faufiler entre deux eaux passablement usées, pour finalement couler au fond d’un abime tout aussi abimé.

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mardi 10 août 2010

Des petits mots plein l’escalier


Ce matin en trébuchant dans l’escalier j’ai échappé ma vieille chemise-accordéon ou j’entasse des trésors de petits mots que je griffonne depuis des années. Si certains engrangent du blé, moi j’empile les mots et les idées. Dans ma chute, la chemise s’est ouverte permettant aux paroles de prendre leur envol.

Assise dans l’escalier je me suis amusée à éplucher, un à un, ses bouts de papier écris au fil des années. Papiers de tout acabit. Gros, petits, papiers joufflus ou simple coin de feuille arraché au hasard d’une idée qui me traversait l’esprit. Papiers garnis de phrases plus épicées, papiers chiffons, papiers tout ronds, papiers de soie remplis de joie, correspondances de métro pour textes pressés, papiers mouchoir pleins de désespoir, serviettes de table pour mots gourmands, papiers sablés paroles rugueuses, endos d’enveloppes mots vagabonds, feuilles jaunies idées flétries, tickets de musée textes inspirés.

«Des mots, rien que des mots…» comme disait Dalida dans sa chanson. Mais cette année, je laisse place à la parole. «Mots de tout acabit, relevez vos manches, gonflez vos consonnes, affiner vos voyelles et prenez place dans mon palais ou je vous ferai roi lors d’un spectacle à la naissance du printemps.»

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samedi 7 août 2010

Debout sur l’échafaud


Pendue à mes pinceaux, un gros et un petit, je tente de redonner à ma mansarde son regain d’autrefois. Après avoir fait décaper tous les bardeaux de cèdre au jet de verre pour faire disparaitre l’ancien, j’applique du nouveau.

Cet été, nous sommes tous les deux esclaves, mon chum et moi, de cette maison bis centenaire. Et comme tout le monde le sait «une petite vieille», ça occupe! Elle a toujours froid, il faut donc la tenir loin des courants d’air en lui tricotant une nouvelle isolation et en lui cousant un nouveau «re-vêtement». Plus on avance en âge et plus notre apparence se rancit et avant de sentir le moisi.., il faut agir. Parfois, un ravalement de façade s’impose. On troc donc le Nivéa, pour le polyfila! De juin à novembre, notre mission consiste à retaper l’extérieur de la maison. Heureusement pour nous, le Soleil est au rendez-vous.

Et comme tout est une question d’équilibre, je ne délaisse pas pour autant mon projet d’écriture. Les deux de front me permettent d’occuper l’ensemble de mon temps et de mieux créer en ne mettant pas l’accent seulement sur une chose. C’est sûr que je dois faire certains compromis, comme par exemple accepter que l’intérieur de la maison ne soit pas rangé au poil. L’expression parfaite pour quelqu’un qui cohabite avec trois chats, trois chiens et un chum qui perd ses cheveux. L’aspirateur deux fois semaine au lieu de quatre. De plus, j’ai des outils, des pinceaux, des cannes de peinture, et d’autres trucs utiles aux rénovations qui envahissent mon espace de vie et c’est correct de même. Je me dis que c’est seulement pour un temps, qu’il faut passer par là pour arriver à destination. Cette situation me permet d’apprendre à cultiver mon côté zen!

Je n’ai pas de plans préconçus. Comme un tableau géant, cette mosaïque architecturale prend forme au fil des jours. Tout comme l’écriture, l’œuvre se dessine. Et c’est très stimulant de fonctionner ainsi. Je sens mon imagination s’épanouir pleinement. Pareil à de l’oxygène qui remplit mes poumons, mon imaginaire se gonfle de plaisir au fur et à mesure que les idées germent en moi.

Ce week-end, mon complice de vie et moi-même avons comme projet de terminer le dossier du pignon ouest, fenêtres et chambranles. Heureusement que les échafauds sont bien ancrés, parce qu’à trente pieds du sol, on se sent plus près des oiseaux que des racines de pissenlits.

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mercredi 4 août 2010

« Maudite Agasse! »


Ça y est je suis tombée sous le charme comme bien des hommes et bien des femmes qui ont emprunté sa route le long de la crête. Cette reine de beauté m’a chavirée de l’intérieur avec ses flots bleus, son air salin et son grand trou au cœur de son rocher veillant sur «l’eau delà» comme un cyclope. «L’Agasse-Pésie» m’a conquise!

Eh oui je reviens de vacances! Pas question que je reste à la maison pour écrire et retaper ma vieille mansarde. Mon chum m’a convaincue! Décrocher est salutaire lors d’un processus créatif.

Nous sommes donc partis tous les deux, en direction de la mer, accompagnés par la famille chien, constituée de trois toutous, de tailles variables et de caractères tout aussi opposés.

La voiture pleine à rebord de coussins pour animaux, de plats de bouffe, de serviettes de plage (une pour chacun), de portable (au cas où…), de livres (la moitié de la bibliothèque), de chaises de camping, de glacière, d’appareils photos et de quelques vêtements. Et dire que c’est ce que j’appelle voyager léger. Serais-je un peu insécure… ou trop prévoyante??? Bref en essayant de penser à tout il m’arrive souvent d’oublier l’essentiel, c'est-à-dire moi-même…

Cette fois-ci, à part l’espace pour le conducteur, il me restait à peine assez de place pour me poser une fesse sur le siège du passager. Assise de travers un oreiller sur les genoux, lieu ou mademoiselle Virgule Minuscule, Schnauzer de sa race, aime bien voyager en tout confort, loin des deux autres quadrupèdes, de 80 et 60 livres, qui prennent tout l’espace du coffre arrière. Huit heures de route un petit chien qui ronfle sur les cuisses, ça fait un peu long. Heureusement, les rotations de conducteurs s’effectuaient régulièrement. Lorsque je tenais le volant, j’avais souvent droit à une symphonie de ronflements, chum et chiens en concerto. Pas toujours très jolie cette «chien-phonie» de raclements de gosiers.
Mais arrivée en Gaspésie, j’ai complètement oublié l’inconfort du trajet, tellement le paysage est beau à en couper le souffle. Envoutée par la beauté des lieux, je n’ai pas lu une ligne de tous les livres que j’ai apportés. Même «l’insu-portable» est resté cloitré dans son sac de transport. J’ai préféré partir à la chasse aux agates et aux jaspes, des pierres semi-précieuses qui ornent le bord des plages de la Péninsule gaspésienne. J’ai regardé les chiens découvrir la mer et ses vagues d’eau froide qui venaient leur chatouiller le museau et le bout des pattes. J’ai humé l’air du varech, mangé du poisson frais dont les chiens se sont également délectés. En sortant de mon ordinaire, j’ai rencontré des gens extraordinaires aux valeurs vraies, pareilles à la terre rouge des falaises qui se jettent dans cette eau d’une limpidité comme le discours des gens du coin.

La Gaspésie a fait de moi «sa chose» et l’an prochain je compte bien remplir à nouveau la voiture jusqu’au plafond, livres et portable en moins pour me diriger vers cette destination où Christine nous a si gentiment louer sa maison malgré nos trois bêtes, avides de découvrir une si belle région et heureux de pouvoir croquer à belles dents la prise du jour d'Ivan, le poissonnier.

J’ai passé des vacances inoubliables, qui m’ont fait le plus grand bien à l’âme. Et c’est le cerveau chargé d’iode et les poumons gonflés d’air salin que je me remets à mon projet d'écriture en poursuivant mon troisième mois de gestation créative. Merci à tous ceux qui nous ont accueillis avec un large sourire et cette chaleur humaine peu commune. Merci à Pauline (qui fait les meilleures gaufres du monde), à Jonathan, à Christine, à Gilles, à Yod, à Agate et Caillou (artisans tailleurs de pierres), ainsi qu’à Ivan (qui sait nous faire découvrir les trésors de la mer) et à Sandra (qui fait les meilleures croquettes de poisson de la terre).
Au plaisir de vous revoir l’an prochain;-)

Et vous autres, chers blogueurs… comment se déroulent vos vacances?

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