vendredi 10 décembre 2010

Un gros mot dans un verre d’eau!



Cette semaine a eu lieu le jour « J », pour jour de rencontre ultra spécial. Le comité dont je fais partie pour la construction d’un aqueduc sur le rang où j’habite rencontrait tous les résidents pour présenter le projet. Chaque membre du comité avait un rôle à jouer. Le mien consistait à animer la rencontre. Tout s’est bien déroulé. Tout, sauf le dernier mot. Celui de la fin. Celui qui nous reste dans la tête jusqu’à ce qu’on entre chez soi. Jusqu’à ce qu’on s’endorme. Jusqu’à ce qu’on arrive au travail le lendemain et les jours suivants. Ce mot qui nous suit de semaine en semaine. De mois en mois. De siècle en siècle, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Ce mot de trois lettres pourtant si court et à la fois si gros. Ce mot m’est sorti de la bouche comme un vomi mottonneux.

En fait, j’ai juste dit…, en guise de conclusion «ramassée en tapon improvisé de 30 secondes», a un auditoire qui, en fin de soirée, ressemblait davantage à une gang de poissons-chats avec les yeux ronds comme des billes, pis la bouche en trou de suce : «Comment trouvez-vous le projet? Est-ce que ça vaut la peine de continuer ou vous trouvez que c’est un projet qui ne vaut pas le cul?????»

L’audience est restée stupéfaite, tout comme moi qui aurais bien voulu retenir, par la peau des fesses, le cul sorti de ma bouche, mais trop tard le gros mot avait été propulsé comme un volontaire au pied de la phrase.

En fait entre la demande de mon collègue de gauche d’accélérer la fermeture parce que plusieurs personnes se préparaient à quitter la salle et ce qui se passait dans ma tête il y a eu court circuit. Bref dans mon crâne ça disait : «Non, mais… qu’est-ce que vous avez à tout foutre le camp alors qui reste encore 15 minutes sur l’heure convenues. Denis va vous faire un beau témoignage pis va vous demander si l’on va de l’avant ou pas avec ce projet…. Oups… il ne l’a pas dit, non mais Ti-Jésus… il faut que je ramasse ça sans faire de boulette!

Trois de nos voisins de rang étaient dans le cadre de porte comme trois témoins de «Géo-va» en manque d’air pur (comme dans on va tu rester ou s’en aller). Non mais merde, auditoire dit moi pas qu’on s’est farci le troufignon avec de l’eau de puits durant trois mois pour se faire laver de la sorte par des voisins qui ne veulent pas passer le test. Et par là je parle des gens réticents à l’idée de faire analyser l’eau de leur puits.

Ma fontaine à une borne et c’est ce soir que ça passe ou ça casse. On n’est pas des trous du cul… nous le comité provisoire»! (Et c’est là que le mot cul est sorti à voix haute.)

Désolée si j’ai pu offenser de chastes oreilles. Je dois avouer que pour les gens présents ça du faire une légère dissonance d’entendre la dame, qui s’exprimait bien jusqu’alors, utiliser le mot cul en guise de conclusion. Surtout à un point si «cul-minant» de la rencontre.

Mon collègue de gauche croit que c’est le mélange de sucre à la crème qu’avait apporté une des membres du comité et les vapeurs de kérosène de ma chaufferette qui m’ont fait « tilter ». Bon, contrairement à ce que dit mon collègue de gauche, je ne veux pas faire porter le fardeau de ma boulette à l’excellent sucre à la crème. Mais je dois avouer y avoir été allègrement dans l’empiffrage des petits carrés de bonheur.

Pour la prochaine rencontre publique, mon voisin de gauche suggère de remplacer le sucre à la crème par des chips. Il prétend que le sucre, le kérosène et moi ne faisons pas bon ménage. Il a peut-être raison. Quoi que… cela va peut-être m’amener à avoir des propos encore plus salés.

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vendredi 3 décembre 2010

Sot, seau, saut, solidarité!


Se sentir parfois sot devant une situation qui nous dépasse. Déverser son seau dans l’oreille attentive d’une amie. Sauter de joie devant un petit geste. Un sourire. Une bonne blague. Transformer en humour les situations contraignantes du quotidien. Accueillir tous les gestes en guise de solidarité.

Depuis quelques mois, je fais partie d’un comité qui rassemble des gens sur le rang où j’habite. Des gens dont, pour la plus part, je ne connaissais même pas le nom. Au fil des rencontres, des liens se sont noués. Une trame de solidarité et de partage s’est installée entre nous. J’aime ces gens, que j’apprends à connaitre. Ces rencontres deviennent pour moi des rendez-vous précieux. Un lieu où l’on rigole. Une cuisine où chacun apporte sa nourriture. Bagage intellectuel dont chacun s’alimente.
Un tour de table riche d’une expérience dont le but commun est l’eau vive. Cette eau qui nous l’espérons, alimentera nos chaumières, si… Seulement si, tous nos voisins sont en accord avec le projet. Efforts soutenus, partage de connaissance, ces rencontres sont fortement animées.

Auprès de mes voisins, je passe sûrement pour une originale avec ma bâche enveloppante que les forts vents d’automne ont lacérée. Mais les liens tissés entre les êtres arrivent souvent à panser les blessures. Même celles des bâches. Lors d’une de nos rencontres, deux membres du comité m’ont remis un petit sac de plastique contenant quelques biscuits que j’adore. En blague, ils m’ont suggéré d’utiliser le sac pour réparer ma toile. Je les ai pris au mot. C’est bien en évidence que j’ai collé sur la devanture de la bâche ce geste d’humour en guise de solidarité. À chaque fois que mon regard croise la «patch» de plastique, mon cœur rigole et la tâche me semble moins lourde;-)

“SO, SO, SO, SOLIDE-À-RI-T”

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