lundi 20 septembre 2010

L’herbe est toujours plus verte chez le voisin


C’est mon chien qui me l’a dit un jour en me rapportant une immense carotte du potager voisin. Il faut croire qu’il préfère le composte de crevettes à la bouse de vache fermière ce chien à la fine gueule. Décidément, les vacances au bord de la mer lui manquent. Et à moi également, particulièrement ce matin et c’est à cause de ce qui se passe à côté de chez moi.

Les voisins aussi rénovent leur vieille maison aux clous carrés. Au début, je trouvais ça motivant de voir avancer leurs travaux au même rythme que les nôtres. «Let's go, on va y arriver!» «L’hiver approche, mais ce n’est pas grave!» «On garde le moral!» «On se raconte nos petits bobos et ça fait du bien!» Mais là, rien ne va plus… C’est qu’ils accélèrent la cadence les voisins. Et ils ont mis le paquet! C’est ce matin, embusquée derrière mes gros sapins à griffonner quelques idées de textes que j’ai vu la situation changer, au travers de la vitre grossissante de mon bureau. Il n’était pas encore 8 h 30 que déjà leur terrain se faisait envahir d’échafauds, de camions d’entrepreneurs et de mains d’œuvre multipliée par 12 à la puissance 22. C’est qu’à ce rythme-là ils vont avoir fini avant le début de l’automne. Et moi qui croyais qu’on faisait équipe. Bon je sais c’est un peu dans ma tête que tout ça se passait, mais je trouvais l’idée motivante.

Maintenant, il ne me reste plus qu’à trouver ma propre motivation.
«Bon, let’s go l’équipe (moi puis mon chum)(on est efficace, mais pas nombreux), bottons-nous le popotin, ça va aller vite en chien!» Je reluque encore la maison voisine.

Moi : «Vous n’avez pas quelques gars de trop, payés à rien faire, par hasard qui trouveraient l’herbe plus verte chez nous, que chez vous????»

J’imagine la réponse : «Non!!!!»

Moi : «Bon, je comprends!!!!! Mais si au lieu de vous emprunter un marteau je vous empruntais la main qui le tient, ça ferait bien mon affaire.»

J’imagine encore la réponse : «Non, non et non!!!!»

J’ai même essayé la carte du «je fais bien pitié».

Moi : «Bon, c’est correct, c’est correct de même… (Trémolo dans la voix accompagné d’un regard légèrement humide.) Je vais me débrouiller toute seule, d’abord!!!!!»

Malgré toutes ces tentatives, les voisins n’ont pas cédé. Ni en imagination, ni dans la réalité. Bon, OK je n’y pense plus. Et vous savez quoi? J’ai eu une excellente idée pour régler le problème je me suis installer un rideau à la fenêtre de mon bureau que j’ai soigneusement broché aux quatre coins avec les crampes d’un demi-pouce. Et si la tentation devient trop grande d’en déchirer un des coins, j’ai demandé à mon chum d’installer une palissade à l’extérieur qui m’empêche de pâlir d’envie. C’est ma façon à moi de rester zen et bien centrée sur mon propre projet. Je sais qu’il en existe d’autres, mais pour l’instant c’est celle qui me demande le moins d’énergie et qui castre le mieux mon imagination débordante.

À J’Osée © tous droits réservés

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