dimanche 31 octobre 2010

Pauvre Saint-Antoine!


Pour donner suite à mon texte relatant nos pertes d’outils passagères, une amie m’a écrit, sur mon courriel personnel, qu’il serait bon pour nous d’invoquer Saint-Antoine de Padoue. Et bien cette stratégie a déjà été utilisée et vous savez quoi??? Saint-Antoine lui-même, patron des objets perdus ne savait plus à quel saint se vouer tellement nos invocations devenait répétitives. Il nous a même fait parvenir une mise en «demeure» pour harcèlement. Lui qui trouve toujours tout, même les brebis égarées, a fini par en perdre son latin. Mon amie nous suggère également de tout mettre dans une chaudière. Excellente idée! Mais comme nous avons besoin de plusieurs outils nous nous sommes équipés, de 5 chaudières, à la quincaillerie du village. À la fin de la journée nous en n'avons trouvé que trois. Les deux autres s’étaient volatilisées avec leur contenu. La tactique de mon amie concernant le rangement des outils semble plaire davantage aux nains de jardin qui se mobilisent pour transporter en gang tous les outils d’un seul coup.

J’ai bien peur que nous nous trouvions dans une «nain-passe» nous obligeant à faire preuve de stratégie. Que faire contre ces «nains-posteurs» qui nous chipent tout notre matériel?

Aux petits nains, les grands moyens! J’ai eu la brillante idée d’attacher les outils directement après mon chum. De cette façon, plus personne ne pourra faire « nain-basse » sur ses affaires. Du haut de ses 6 pieds, il pourra voir venir les petits bonshommes qui devront se faire la courte échelle pour réussir à attraper leur butin.
Dorénavant, le moins qu’on puisse dire, c’est que mon amoureux est bien outillé pour faire face à toutes éventualités.

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samedi 30 octobre 2010

Hououououou… You houououououououou!!!!


En cette belle journée d’Halloween, à de «you» ce qui sont les entrepreneurs et les menuisiers? Se sont-ils déguisés en fantômes, ou en courants d’air?

Depuis quelques semaines, j’ai l’impression d’être la vedette d’un film d’horreur hongrois de série B sous-titré en allemand dont le titre traduit en français pourrait être : «La maison se cache pour pourrir!» (Mauvais «remake» d’une série américaine). On y va de surprise en surprise mon chum et moi. Plus on gratte et plus on trouve. Une petite planche humide surgie ici et là dont on doit faire l’ablation pour le bien-être de notre bicentenaire. En plus, de passer une bonne partie de mon temps à chercher un entrepreneur fiable et compétent ou un bon menuisier pour terminer quelques travaux laissés en plan par notre entrepreneur initial qui a répondu à l’appel d’un contrat plus lucratif à cent mille lieues de Québec. Notre entrepreneur s’étant volatilisé dans la nature au profit d’un riche complexe résidentiel, je me vois donc dans l’obligation de trouver quelqu’un d’autre. J’ai fait appel à tous mes contacts en construction, ainsi qu’au cousin de la cousine du beau-frère, de l’arrière-grand-père de ma tante par alliance, marié à une Grecque au Pérou. Mais c’est pareil pour tout le monde, peu importe les contacts, aux portes de l’hiver les entrepreneurs et les menuisiers ont un agenda aussi rempli que celui du premier ministre. Ils se préparent à entrer leurs outils pour hiberner. Personne n’est disponible à moins de payer le gros prix… Là, ils peuvent casser la glace et peut-être faire une petite exception pour passer par chez vous avant d’entrer dans leur igloo pour la saison froide. Et encore là… Ça force un peu!

Mon défi de la semaine : Trouver un menuisier efficace qui comprend quoi faire avec les matériaux que nous a fait acheter l’autre entrepreneur.
Mes achats de la semaine : Une tuque, des gants de laine et une chaufferette au propane pour chauffer ma bâche de plastique.
Mon exploit de la semaine : teindre le cadrage de mes fenêtres de devanture ainsi que celle de la porte principale alors que le mercure jouera entre 4 et 6 °C.
Mon objectif de la semaine : Rester zen et cesser de me ronger le tour des ongles. (L’achat des gants de laine sera utile pour minimiser les dégâts.)

J’Osée me faire mon propre film d’horreur avec une fin heureuse qui dans mes rêves les plus fous se termine par la phrase suivante : «Ils se réchauffèrent et eurent beaucoup d’agrément dans une maison isolée et recouverte d’un joli parement!»

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mercredi 27 octobre 2010

Non, mais… eh de you ce que c’est???


Mon chum a encore perdu un outil. Son tourne vis cette fois-ci, celui avec les multi pointes interchangeables. Hier, c’était son égoïne. Avant-hier, son niveau au laser. Avant avant-hier son crayon marqueur. Je pourrais remonter ainsi la liste jusqu’au tout début des travaux. Tous les jours, on tourne en rond à la recherche d’un outil perdu qu’on finit toujours par retrouver dans un coin, quelque part, où on ne l’a jamais déposé.

Soit que mon amoureux est du type éparpillé, ou plutôt distrait. À moins qu’il souffre d’amnésie partielle reliée aux travaux de rénovation. Soit qu’il raffole des chasses au trésor. Ou bien autre possibilité, celle-là peut probable, soit que quelqu’un vienne subtilement dérober nos outils sous notre nez pour se construire un complexe hôtelier, sur le terrain, à notre insu. Comme nous n’avons rien remarqué d’anormal de ce côté, cette possibilité reste improbable. Quoique… le mois dernier, en me promenant dans le jardin j’ai découvert tout un village champêtre formé d’énormes champignons. Et si ce complexe végétal abritait des petits bonhommes bricoleurs qui vivent dans mon potager, peut-être que la disparition des nombreux outils pourrait enfin être justifiée.

Mais c’est qu’il n’y a pas que des outils qui disparaissent puisque cette subtilisation d’objets s’étend maintenant aux clés de voiture, aux chaussettes, aux sous-vêtements, aux brosses à cheveux, etc. La seule chose que l’on ne nous ait pas encore dérobée se trouve bien campée entre mes deux oreilles. Mon imagination n’a pas encore fait l’objet d’une disparition. Heureusement! Parce qu’elle m’aide à mettre un peu d’humour dans mon quotidien. Des fois, à force de tourner en rond, mon amoureux s’enrage à ne rien trouver de ce qu’il cherche et plutôt que d’évoquer tous les Saints de l’Évangile, il accuse maintenant « les nains de jardin ». De cette façon, son honneur est sauf et ça nous permet de désamorcer la situation tout en continuant à chercher l’objet perdu avec le sourire, plutôt qu’avec la rage au cœur.

Des fois je me demande ce que je n’inventerais pas pour sauver l’honneur de mon homme quelque peu distrait et très peu rangé. Je me dis qu’imaginer c’est aimer… et lorsqu’amour rime avec humour le quotidien devient tout simplement magique!

Y a-t-il chez vous aussi des nains de jardin qui s’amusent à subtiliser vos affaires pour vous faire tourner les nerfs en bourrique?

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samedi 23 octobre 2010

« Y fait fret en torgueux ! »


Les vents froids de l’automne me glacent le sang et les mains par la même occasion. Une maison toute nue, ça transperce l’âme de ceux qui y vivent. J’entends les courants d’air siffler entre les planches de la vieille bi.

Ce soir, je me sens comme ces poupées russes qui s’emboîtent les unes dans les autres pour protéger leur centre. Ces jours-ci, mon feu intérieur se fait ébranler par les grands vents de la vie parce que ma bulle de protection est passablement à nue.

L’hiver approche et avec lui le doute s’installe. Celui de ne pas avoir terminé avant les grands froids d’hiver. À moins que la vie soit bonne avec moi, comme elle l’est toujours; clémente, protectrice, inspirante et aussi parfois éprouvante.
J’envisage même de taper sur le clavier avec des mitaines pour le four si cela continue à trainer de la patte. Ce n’est pas qu’on lambine puisque chaque instant est consacré à restaurer la vieille. C’est juste que c’est long, surtout lorsqu’on y va de surprise en surprise, c'est-à-dire de murs croches en châssis pourris.

Il est vrai que les vieilles maisons ont du cachet. Mais je ne croyais pas, en achetant cette demeure, que le mot cachet se rapportait davantage au portefeuille plutôt qu’au charme réel des lieux.

Cette semaine, alors que j’ai l’impression de vivre dans un énorme «ziploc», j’aurais bien mis une pancarte «À vendre» devant la vieille qui me donne quelques rides plus je ravale sa façade. Les toiles qui l’entourent sont gonflées au max comme des bajoues d’écureuils à l’approche de la saison froide.
Et si la vieille bi, comme une outarde, s’envolait pour une contrée plus chaude, le temps que l’on finisse de réparer l’extérieur.

Il m’est toujours permis de rêver. Peut-être que la vie dans ses larges bontés va exaucer mes prières, qui sait… Peut-être que dame Nature attend que nous ayons remballé tous nos outils avant de faire tomber les premiers brins, de son assommante neige.

Et si je pendais le Christ sur la corde à linge comme le faisaient nos grands-mères la veille de leur mariage avec leurs chapelets, désirant attirer sur elles les doux rayons du soleil pour une cérémonie sans pluie et sans chichi.
Pauvre Christ, crucifié sous ponce Pilatre, puis épinglé pour une question de météo. C’est quand même moche tout ça!
À chacun sa croix! La mienne est construite de billes de bois et la votre, elle est faite de quoi?

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vendredi 15 octobre 2010

Y a pas que Brigitte…


Y a aussi Serge Gainsbourg qui chantait dans « Le poinçonneur des Lilas » :

«Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous
Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous»

Et bien en ce qui me concerne, je chanterais plutôt :

Des bardeaux j’en ai ma tasse
Des bardeaux qui s’entassent
Qui s’empilent dans le coin de mon cerveau
Je ramasse des bardeaux
Des petits et puis des gros
Des bardeaux gris après la pluie
Des bardeaux noirs du désespoir
Des bardeaux blancs c’est élégant
Par grands vents,
Des bardeaux en cerf-volant
Des bardeaux à peinturer
Des bardeaux perforés de clous carrés
Des bardeaux pleins de trous, de petits trous, rien que des petits trous

Et comme dirait ma belle-sœur Gin :

«Un bardeau par jour keeps the doctor away!
A chaque jour suffit son bardeau!
Un bardeau fait le printemps!
La nuit, tous les bardeaux sont gris!
Petit à petit, le bardeau fait son nid!»

Et moi je devrais arriver à Noël en même temps que tout le monde. Tien, tien et si J'Osée vendre mes bardeaux à la pièce pour une œuvre de charité quelconque comme mon «one woman show», c’est tu assez charitable ça? Il n’est pas dit quelque part, dans un best-seller, que : «Toute charité bien ordonnée doit commencer par soi-même». S’«IL» l’a dit, ça doit être vrai!

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mercredi 13 octobre 2010

« Un peu de renfort, pour tenir le fort »


Long week-end de l’Action de grâce, comme dans «de grâce de l’aide Seigneur». Cette fin de semaine, Dieu a su exaucer mes prières en envoyant un ange pour nous aider à finaliser la démolition du tour de la maison.

Cet être venu du ciel est nul autre que ma belle-sœur «Gin-ette» descendue directement de son penthouse montréalais du 40e étage pour une fin de semaine d’aventure à la campagne.

N’écoutant que son grand cœur, Ginette qui, pour l’occasion, a su abandonner son «baby doll» à froufrous, son petit verre le doigt en l’air et son condo que son richissime mari lui a confortablement meublé avec la signature Roche Bobois avant de partir avec sa secrétaire pour un long voyage d’affaires, dont il n’est jamais revenu. Ma charmante belle-sœur est descendue de sa tour d’ivoire pour nous prêter main-forte.Elle, qui depuis des années, s’encanaille dans ses luxuriances et ses activités de bienfaisance pour se donner bonne conscience et pour oublier.

Malgré l’ampleur des travaux, Gin (c’est son surnom), ne s’est pas montrée découragée par la tâche. Elle a revêtu des vêtements de circonstance et a empoigné les outils avec le sourire. Bien sûr…, il a fallu lui montrer comment tenir le marteau et le pied-de-biche dans le bon sens, mais comme disait ma mère : «Pourvu que l’intention et la bonne volonté soient au rendez-vous, tout est possible!» Et de la bonne volonté Ginette en a pour une armée.

C’est donc coiffé de son casque antiémeute de la SQ, gentiment prêté par un de ses nombreux contacts mondains, que la belle-sœur s’est lancée corps et âme dans l’arrachage du recouvrement de la vieille bicentenaire. Entre deux gorgées de son tonique préféré (ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle Gin), elle y allait de son pied de biche qui, je dois l’avouer, devenait de plus en plus agile plus la journée avançait. Si bien qu’à la fin du week-end, Gin et son frère sont venus à bout de l’ensemble du recouvrement pendant que je me tapais un gros « rub » le nez comme un chou-fleur, complètement bouché à teindre des bardeaux et à ramasser les débris.

Durant la fin de semaine, vu mon état de santé, Gin s’est gentiment proposée pour préparer les repas. Et comme je n’avais pas l’énergie de riposter… Nous avons eu droit à ses grands succès gastronomiques : Son traditionnel sandwich aux chips, son pâté aux concombres surs de fin de saison, ainsi qu'à ses muffins à la rhubarbe sans sucre et sans farine, fait uniquement de mie de pain et à sa succulente confiture à la moutarde de Provence.
Ginette se vente régulièrement d’arriver à cuisiner avec presque rien, mais moi des fois, j’aimerais bien qu’elle y arrive en y mettant d’autres ingrédients que des chips et de la moutarde qui, ce week-end-ci, commençaient à me monter au nez.

C’est lundi en fin d’après-midi, quelques faux ongles en moins, que Gin nous a quitté une larme à l’œil pour retrouver ses mondanités montréalaises. Après son départ, un air flottait dans ma tête.

Gin-ette, Gin-ette,
malgré la brume dans mon cerveau,
t’as fait voler tous les bardeaux.
Ton gin te sert de tonic
T’étais comme la femme bionique
Merci d’être venue ma belle Gin-ette,
J’étais en forme comme une carpette
Merci pour ton grand cœur
T’es une superbe belle-soeur

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vendredi 8 octobre 2010

À chacun sa petite brassée d’humour


Lorsqu’on rénove, il faut savoir faire preuve de créativité et d’humour. Me dépasser sur le plan créatif, c’est ce qui m’aide à garder le moral et à être fière de moi. Pour mes voisins, plus conventionnels, je dois passer pour une originale, un peu détraquée qui c’est mise en frais de rénover sa vieille mansarde en la drapant de toiles blanches comme une immense fresque. N’empêche que ces toiles de 30’ X 50’ nous permettent, à mon amoureux et moi, de travailler, peu importe la météo, surtout que l’histoire des bulles d’eau géantes a été définitivement réglée par l’installation de lattes de bois, la semaine dernière.

Aujourd’hui, je me suis surprise moi-même à trouver une solution à mon problème de teinture en plein air. Comme la température d’octobre est incertaine, il fallait que j’arrive à teindre, sur les deux faces, plus de 500 bardeaux avant leur installation. Mais arriver à suspendre une telle quantité de planchettes de cèdre nécessitait beaucoup trop d’espace pour une seule corde à linge. C’est en balayant l’horizon du regard que l’idée a germé : «Pourquoi ne pas utiliser la clôture de broche du fermier voisin». Et c’est ainsi que j’ai tapissé la clôture fermière de bardeaux de cèdre sur plus de 350 pieds linéaires. Vous auriez dû voir l’installation… Le roux des planchettes de cèdre s’harmonisait parfaitement bien avec le paysage automnal. On aurait dit des bouquets de feuilles de tabac séchées. L’image faisait remonter en moi des souvenirs de livres d’histoire relatant le début de la colonie.
Décidément, cette expérience de création me ramène réellement aux sources.

Après cette expérience de teinture, je suis maintenant en droit d’affirmer que même si je n’arrive pas à taper 100 mots/minute sur le clavier, ni à rouler à 140 km/heure sur l’autoroute, sans me faire arrêter, j’arrive quand même à teindre 53 bardeaux à l’heure. Chacun ses défis. Mon record est confirmé par le fermier lui-même. Vous essaierez de battre ça! Moi, je n’y suis même pas arrivée lors de l’application de la deuxième couche, toujours 53 bardeaux, ni plus, ni moins!!!! Rapide sur le pinceau la mademoiselle!

Pas de temps à perdre puisque l’hiver approche à grands pas. En fin de semaine, les renforts débarquent à la maison et ça va faire le plus grand bien. À suivre…

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